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Staphylococcus aureus est une bactérie qui vit essentiellement sur la peau de l'homme, où elle peut entraîner des infections, bien que parfois elle puisse passer par la voie sanguine et entraîner des arthrites, des pneumonies, des endocardites, etc…
Résistances
Les premières résistances développées par S. aureus ont été aux pénicillines : ils ont commencé à produire des enzymes appelées pénicillinases. Ceci a entraîné le développement des pénicillines résistantes à la pénicillinase, comme les méticillines. S. aureus a alors modifié ses PBP (protéines d'ancrage aux pénicillines) pour devenir résistant aux méticillines (SARM). Cette altération lui a permis aussi de devenir résistant aux autres pénicillines et dérivés comme les céphalosporines, très utilisées en humaine.
Il y a souvent des co-résistances ou des résistances multiples dues à ces changements génétiques. Chez l'homme, les SARM sont souvent résistants aux fluoroquinolones, mais sensibles aux tétracyclines, alors que chez le porc, le SARM ST398 est souvent résistant aux tétracyclines mais sensible aux fluoroquinolones et au trimétoprime-sulfa.
Effets en production porcine
Les SARM ont très peu d’importance chez les porcs puisqu'il sont souvent opportunistes. Dans étude réalisée en Hollande sur 4000 prélèvements, on a retrouvé S. aureus dans seulement 2,4% des cas, dont 48% sur les articulations, 12% dans les poumons, 8% dans le cœur et le péricarde, 8% dans la rate et le reste dans le cerveau, des abcès, le rein et le sang. On a trouvé seulement des SARM dans 0,4% des isolats.
Ceci démontre le faible impact clinique des SARM chez les porcs, alors que 39% des porcs hollandais (et 81% des élevages) sont positifs au SARM.
Dans une étude hollandaise, on a trouvé les SARM sur des écouvillons nasaux sur 50% des éleveurs de porcs et seulement sur 0,03% de la population globale. Dans une autre étude allemande, on les a détecté sur 36% des vétérinaires spécialisés en porcs, 14% des inspecteurs des viande et 38% des salariés des centres de diagnostic qui ont visité des élevages.
Le type isolé en production porcine, sur les veaux et les poulets de chair est le SARM ST 398, sans rapport avec les émergences en milieu hospitalier même si potentiellement, il peut toucher les hommes. Dans la plupart des cas, il colonise les fosses nasales transformant la personne atteinte en porteur sain.
Origine
On n'utilise ni la méticilline ni d'autres pénicillines « évoluées » en production porcine et cela suppose que l'origine puisse être un autre antibiotique "évolué", comme la céphalosporine, bien que si on analyse la résistance aux céphalosporines d'autres bactéries comme E. coli ou Salmonella spp, on perde la corrélation entre la résistance aux céphalosporines et l'incidence des SARM.
 Figure 1. Résistance aux céphalosporines des E coli et Salmonella spp dans différents pays. |
Diffusion
La rapide propagation ne peut pas seulement être attribuée à l'usage d'antimicrobiens. En Hollande, il semble qu'il a été disséminé à travers les pyramides de sélection. Il semble que le SARM se transmet par voie aérienne car il est présent dans la poussière de l'élevage. Il semble très improbable que la transmission se fasse de la viande au consommateur, puisque la bactérie se trouve en quantités très faibles dans la viande de porc et serait détruite par la cuisson.
D. Burch. Questions and answers around MRSA in pigs. Pig Progress Vol. 24:8(25-27)
