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A la recherche de la bande idéale (1/2)

Pendant les 10 dernières années, on a essayé d'optimiser les différents systèmes de conduite en bandes (CEB), en cherchant le système le plus efficace.Le choix du meilleur système dépend des besoins et en particulier de la taille de l'espace de chaque exploitation.


Pendant les 10 dernières années, on a essayé d'optimiser les différents systèmes de conduite en bandes (CEB), en cherchant le système le plus efficace. On était arrivé à la conclusion que chacune des différentes options de CEB traditionnelle a ses avantages et ses inconvénients et aucune n'est clairement meilleure ou pire. Le choix du meilleur système dépend des besoins et en particulier de la taille de l'espace de chaque exploitation.

On a cependant récemment "découvert" une nouvelle option de CEB qui ouvre la porte à de nouvelles possibilités. C'est un système qui réunit un certain nombre de bénéfices, minimise les inconvénients et peut sembler assez attractif pour beaucoup d'élevages pour lesquels les systèmes "traditionnels" ne s'adaptaient pas. C'est ce que nous appelons la Bande Idéale.

Les différents systèmes de CEB supérieurs à une semaine présentent de grands avantages : une plus grande stabilité sanitaire et un plus grand contrôle des maladies, une meilleure répartition et un meilleur regroupement des tâches, des lots avec un plus grand nombre d'animaux.

Ils entraînent cependant une série d'inconvénients :

1. Une plus grande difficulté pour atteindre l'objectif de mises-bas prévues.
2. Que faire avec des truies saillies « hors temps prévu » ?
3. Une plus grande difficulté à faire des nourrices.
4. Un temps de rotation des salles de maternité imposé par le type de CEB

Rotation des salles de maternité en CEB

À la différence de la conduite en bandes à la semaine, les bandes supérieures à une semaine imposent une rotation déterminée aux salles de maternité :

• La CEB toutes les 2 semaines et toutes les 4 semaines obligent à des rotations de 4 semaines.
• La CEB toutes les 5 semaines, obligent à des rotations de 5 semaines.
• La CEB toutes les 3 semaines, obligent à des rotations de 6 semaines.

Les rotations toutes les 4 semaines tirent le meilleur parti à la place de maternité, mais imposent un sevrage précoce (maximum 21 jours) et un temps de vide sanitaire et d’entrée des truies en pré mise-bas limité (1 semaine). Dans cette situation, les truies légèrement avancées du lot compromettent les vides sanitaires et la conduite en tout plein – tout vide, tandis que les retardataires doivent être sevrées avec peu de jours de lactation (moins de 21).

Les rotations toutes les 6 semaines sont totalement à l'opposé. Elles permettent de sevrer à 28 jours et il reste encore 2 semaines de vide sanitaire et d'entrée des truies. Les truies du lot avancées jusqu'à une semaine peuvent mettre bas sans compromettre le vide sanitaire et celles retardées jusqu'à une semaine peuvent être réintégrées au lot, en les sevrant à 21 jours la lactation suivante. Ce sont des rotations très flexibles, mais qui pénalisent à l'excès la capacité productive de la maternité

Au niveau intermédiaire, on trouve les rotations toutes les 5 semaines. Comme les rotations de 6 semaines, elles permettent de sevrer à 28 jours même s’il reste un temps plus juste (bien que suffisant) de vide sanitaire – entrée des truies (1 semaine). De cette façon, le rendement de la maternité est plus important que dans les rotations toutes les 6 semaines, mais moins important que dans des rotations toutes les 4 semaines. On pourrait dire que c'est le juste niveau (ni trop, ni peu).

Exemple : Elevage de 120 places de maternité

Perte 2/6 production = 33,3 %
Rotations 4 semaines
→1560 mises-bas / an
Rotations 5 semaines
→ 1248 mises-bas / an
Rotations 6 semaines
→ 1040 mises-bas / an
Perte 1/5 production = 20%
Perte 1/6 production = 16,6%

Comme on le voit, une exploitation qui déciderait de passer d'une rotation de 4 semaines à 6 semaines, devrait diminuer son cheptel de 33 % s'il gardait le même nombre de places en maternité. Cependant, il perdrait seulement 20 % de truies s'il mettait en place une rotation de 5 semaines et il pourrait également sevrer à 28 jours comme avec la rotation de 6 semaines !

Pour les défenseurs du sevrage à 28 jours, une rotation de salles de maternité de 5 semaines est plus avantageuse que celle de 6 semaines.

Le grand problème des bandes traditionnelles est que la seule CEB qui permette une rotation de 5 semaines, est la conduite en bande toutes les 5 semaines

De plus, "traditionnellement" la CEB toutes les 5 semaines ne permet pas de sevrer à 28 jours parce que théoriquement, la durée du cycle de la reproduction doit être entièrement divisible par l'intervalle entre les bandes.

Durée du cycle de la truie avec un sevrage à 21 jours :
16,5 semaines de gestation
3 semaines de lactation
0,5 semaines d'intervalle sevrage-saillie
TOTAL: 20 semaines
Tout à fait divisible par l'intervalle entre bandes (5) donnant un nombre entier (4 lots)

Dans ce cas, la répartition des tâches hebdomadaires est la suivante :

Semaine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Tâche S I MB 0 0 S I MB 0 0 S I MB 0 0 S I MB 0 0

S = Sevrage
I = Saillie
MB = Mises-bas
0 = Rien


Il semble donc que, dans ce cas, on ne serait pas capable de profiter de la capacité de sevrer à 28 jours, même avec une rotation des salles de maternité de 5 semaines.
De plus les bandes toutes les 5 semaines regroupent les lots au maximum, sachant que c'est une option intéressante pour des élevages de taille petite ou intermédiaire, mais peu pratique pour des exploitations avec un plus grand nombre de truies (exemple : 400 à 500 truies ou plus).

Conclusions

Avec les bandes "traditionnelles" supérieures à une semaine :

· Dans des élevages de taille intermédiaire, on a pratiquement seulement la possibilité de travailler avec les options qui imposent des rotations de maternité de 4 ou 6 semaines.

· Dans le cas d’un travail avec des bandes toutes les 5 semaines, on ne profite pas non plus du potentiel de sevrer à 28 jours, parce que cela ne correspond pas au cycle de production.

Comme on le voit, cela nous génère un "vide". On voudrait pouvoir sevrer à 28 jours avec des rotations à 5 semaines, mais aucun système ne nous le permet.

On devrat rechercher les options possibles de bandes "alternatives" pour essayer de trouver une solution à ce problème.

Nous verrons cela dans de prochains articles

José Casanovas Granell et Carlos Casanovas Granell. Vétérinaires spécialisés en production porcine.

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