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Déficit de 6 millions de porcelets en Allemagne en 2025 ?
Depuis 2005, l’Allemagne a perdu un tiers de ses truies et deux tiers des élevages détenteurs. Ce recul s’explique par l’arrêt des élevages les plus petits, en particulier dans le sud du pays. Entre 2010 et 2020, le Sud a perdu 38 % de ses truies, le Nord-Ouest 21 % et l’Est 4 %. Le cheptel se concentre dans des exploitations plus grandes (la moitié des truies sont dans des élevages de 500 truies et plus) avec un recours croissant au salariat. Les gains de productivité (+ 6 porcelets sevrés/truie/an en 10 ans) ne compensent pas totalement la baisse du cheptel de truies.
Les importations de porcelets, en provenance du Danemark (2/3) et des Pays-Bas (1/3), ont augmenté de 31 % sur 2010-2020, après la croissance exponentielle des années 2000. Elles se sont stabilisées à environ 12 millions de têtes.
D’ici 2025, sous l’effet des évolutions réglementaires (surface par truie en attente saillie, case liberté en maternité), du manque de rentabilité du naissage et de l’opposition sociétale, la tendance à la baisse du cheptel de truies devrait se poursuivre (- 20 % en 2025/2020). Selon la Chambre d’Agriculture de Rhénanie du nord Westphalie, malgré un gain de productivité de 0,15 porcelet/truie/an et le recul de l’engraissement, le déficit en porcelets de l’Allemagne pourrait se creuser de 6,3 millions de têtes pour atteindre près de 17 millions de têtes en 2025. De quoi alléger la pression à la baisse sur le prix du porcelet ?
La concentration de l’abattage en Allemagne se poursuit
En 2020, 53,3 millions de porcs ont été abattus, - 3,5 % par rapport à 2019. La baisse de l’offre a été renforcée par les crises Covid-19 et FPA et devrait se poursuivre dans les années à venir.
Les 10 plus grands abattoirs d’Allemagne ont totalisé 82 % abattages nationaux, une part en augmentation. La concentration dans le secteur se poursuit et ce sont principalement les petites et moyennes entreprises qui rencontrent des difficultés.
Table 1. Principaux groupes d’abattage en Allemagne (Activité en millions de têtes).
| Groupe | Porcs abatts en 2020 | Croissance 20/19 | %/National |
|---|---|---|---|
| Tönnies Fleisch | 16,3 | -2,4% | 30,6% |
| Vion | 7,6 | = | 14,3% |
| Westfleisch | 7,5 | -3,0% | 14,0% |
| Danish Crown | 3,1 | -6,6% | 5,8% |
| Müller Gruppe | 2,1 | = | 3,9% |
| Böseler Goldsch | 1,9 | +4,5% | 3,5% |
| Tummel | 1,6 | +0,6% | 2,9% |
| Steinemann | 1,4 | +10,7% | 2,5% |
| Willms Gruppe | 1,3 | +2,3% | 2,5% |
| Simon Fleisch | 1,1 | = | 2,1% |
| TOP 3 | 31,4 | -2,0% | 58,9% |
| TOP 10 | 43,8 | -1,4% | 82,2% |
| TOTAL Allemagne | 53,3 | -3,5% | 100% |
Source: TopAgrar d'après ISN.
Malgré les fermetures et les réductions de capacités liées au Covid-19, Tönnies Fleisch a abattu 16,3 millions de porcs, seulement 400 000 têtes de moins qu’en 2019. Vion a stabilisé son activité et Westfleisch a enregistré une baisse de sa production, tout comme Danish Crown. Les grands groupes sont en surcapacité, mais disposant de plusieurs abattoirs, ils sont aussi en mesure de répartir leurs activités sur différents sites. Par ailleurs, des abattages sont réalisés par Tummel pour le compte de Tönnies. Après avoir repris l’abattoir de la coopérative EGO, Steinemann entre dans le top 10.
