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Allemagne moins 9. Panique face à l'inconnu. Avalanche

Une baisse cumulée de 10 % du prix du porc en Espagne semble douce, voire très douce pour ce qui est à venir. Accrochez-vous, les virages arrivent...

L'inévitable s'est produit. Il nous a fallu un certain temps, mais la descente, avec un airs d’effondrement, est arrivée. Comme un bateau qui effleure un fond de sable avec un tirant d’eau de moins en moins important à chaque mesure, le prix du porc a inexorablement perdu de son élan. En Allemagne, ce mercredi 22, le prix de la viande de porc a diminué de 9 centimes en carcasse, dans une sorte de capitulation inconditionnelle face à l'accumulation de difficultés qui se conjuguent à l'unisson. Le pire, c'est que nous ne sommes qu'au début d'une pente qui nous mène en territoire inconnu.

Dans notre commentaire précédent, nous avons littéralement dit : "Bref, le marché corrigera largement et brusquement tout écart. Laissons le temps au temps". Dans un autre paragraphe, nous avons dit : "Autrement dit, le pire reste à venir". C'est là que nous en sommes. Malheureusement pour la production, ces prédictions se révèlent et se révèleront vraies.

Trop de facteurs négatifs ont coïncidé en même temps :

  • Bars, restaurants, hôtels, campings, etc., tout cet important segment de marché a disparu. Il n’existe pas de compensations suffisantes dans d'autres domaines. Il n'y a aucune perspective de réouverture prochaine.
  • La Chine continue d'acheter mais insiste semaine après semaine pour baisser ses prix, soutenue par les offres américaines à des prix beaucoup plus bas que les offres européennes. Et elle parvient à renouveler ses commandes en Europe à des prix plus bas à chaque nouveau contrat.
  • Les abattoirs n'arrivent pas à écouler toute la viande produite. Cette réalité est très alarmante et déclenche une spirale descendante dont l'issue est incertaine. La clef de tout cela : l'offre en viande est bien plus importante que la demande.
  • L'Etat d'Alerte décrété par les Autorités Espagnoles est un facteur perturbateur ; inévitablement, l'efficacité des abattoirs en est compromise et leur capacité certainement limitée par le respect des règles imposées.
  • Les États-Unis comme le Canada proposent leur viande de porc sur les marchés asiatiques à des prix imbattables ; leurs porcs sont bien moins chers que les porcs européens (et leur production est en hausse).

La conjoncture actuelle à la baisse a commencé en Espagne le jeudi 19 mars, après que l'Etat d'Alerte a été décrété. Depuis lors, le prix a baissé (de 1,54 à 1,388) de 10,00 % et en Allemagne, il a chuté de 13,50 %. Mais les États-Unis ont vu leur prix baisser de 44 % et le Canada de 35 % (du prix maximum de l'année à celui d'aujourd'hui).Le prix en Espagne est en baisse. Mais il diminue plus lentement que celui de nos concurrents. Nous n'appliquons pas ici la règle "qui donner en premier, donne deux fois". D'accord, puisque c'est comme ça pour le moment, alors nous devrons courir plus tard. Une baisse cumulée de 10 % nous semble douce, voire très douce pour ce qui est à venir. Il faudra sans doute bien s'accrocher car des virages sont en vue.

La même quantité de viande qui serait normalement absorbée par le marché sans problème se transforme en une avalanche qui ne peut être assimilée à court terme en raison de la contraction des achats. Penser que la situation se compliquera est inévitable. Il est important de rappeler que le prix actuel en lui-même, et dépouillé de toute autre considération, est bien supérieur au prix de revient. Oui, il sera nécessaire de faire des concessions, mais la situation de départ n'est pas grave. Il est important de relativiser les choses. Une crise ? Oui, mais tant qu’on a du pain, les peines sont moindres.

Au début de la semaine en cours, nous avons vu l'impensable : aux États-Unis, le pétrole a maintenu un prix négatif pendant 24 heures (c'est-à-dire que les producteurs, outre leurs coûts de production, ont dû payer pour que le grossiste prenne le pétrole produit). Le monde à l’envers. L'impensable s'est réalisé. Ponctuellement, c'est vrai, mais c'est arrivé. Une autre conséquence de la pandémie. Nous devrions conserver l'idée que "l'impensable s'est réalisé", qui pourrait avoir lieu dans d'autres domaines.

Il n'est pas possible de prévoir où se situera le plancher ferme pour le prix de notre porc. Le déficit de la Chine continuera d'exister, le strict respect du confinement sera assoupli, les établissements de restauration rouvriront, les hôtels aussi, l'été arrivera et nous retrouverons une grande partie de la situation normale.

Nous pensons que cette "nouvelle normalité" sera rétablie à un prix supérieur au coût. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'arriver au bout de cette situation exceptionnelle ; attendons d'y arriver et une fois la difficulté surmontée, nous pourrons analyser en détail le comment et le pourquoi. Et en tirer les conséquences si possible.

Gardons en mémoire la profondeur d'un dicton : "Le sage veut toujours apprendre, l’ignorant veut toujours enseigner". Simple et en plein dans le mille, n'est-ce pas ?

Guillem Burset

<p>5&egrave; par&agrave;graf: falta l&rsquo;accen a s&iacute;:&nbsp;Ser&aacute; necesario realizar concesiones si, pero la situaci&oacute;n de partida no es grave.</p>

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