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Alternative à la castration chirurgicale sans anesthésie (II)

Selection spérmatique Figure 1. Diagramme de la cytométrie de fux (extrait de http://www.xyinc.com/sexselect/moflo.php) La sélection...

2 Février 2011
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Selection spérmatique

Figure 1. Diagramme de la cytométrie de fux (extrait de http://www.xyinc.com/sexselect/moflo.php)

La sélection spermatique consiste au sexage des spermatozoïdes avec l’objectif de produire uniquement des femelles. La méthodologie utilisée pour séparer les spermatozoïdes aux chromosomes X de ceux aux chromosomes Y est la cytométrie de flux (figure 1). Cette méthode est basée sur la différence de taille de l’ADN entre les deux chromosomes, qui leur donne une charge électrique différente. Actuellement, 4 laboratoires au monde sont équipés de ce système (Etats-Unis, Australie, Allemagne et Italie). Cette technique permet seulement de traiter entre 10 et 15 millions de spermatozoïdes par heure. Un équipement aurait ainsi besoin de 5 heures pour produire une dose de sperme, rendant ainsi son utilisation peu pratique aujourd'hui.

Castration immunologique

La castration immunologique consiste à la stimulation du système immunitaire de l'animal pour qu’il produise des anticorps spécifiques contre, dans ce cas, la GnRH (hormone de libération des gonadotrophines). Ces anticorps inhibent l'activité normale de l'hormone GnRH, réduisent les concentrations plasmatiques de LH et de FSH et inhibent le développement testiculaire et son fonctionnement (schéma 2). De cette façon, on diminue les niveaux d'androstérone et de scatol dans le gras, et, ainsi, la présence d'odeur sexuelle dans la carcasse. L'immunisation contre l'hormone pituitaire LH a été aussi testée, mais elle est moins efficace. L'administration du produit immunologique se fait par injection, normalement en sous-cutanée à la base de l'oreille. Cette pratique semble être moins douloureuse et stressante pour l'animal que la castration chirurgicale sans anesthésie, même s'il n'y a pas d'études qui le confirment..

Figure 2. Axe hypothalamico-pituitario-gonadique

Pour que cette méthode soit commercialement viable, le produit immunologique doit induire un titre d'anticorps suffisant avec peu d'administrations. De plus, il faut qu'il soit toléré par les animaux et ses composants doivent être sûrs et acceptables par les consommateurs. On a réussi à castrer immunologiquement les porcs mâles entiers en faisant deux injections à 4 et 8 semaines d'intervalle. La seconde dose est celle qui provoque la réaction immunologique avec un titre élevé d'anticorps contre la GnRH. De cette façon, les animaux gardent les avantages d'un mâle entier jusqu'à la seconde injection, en se développant rapidement et avec un dépôt de maigre plus important. A partir de la seconde administration, la taille des testicules et de la glande bulbo-urétrale diminue (photo 1), et l'androstérone et le scatol se métabolisent et disparaissent progressivement du tissu graisseux de l'animal. Les niveaux des deux composants dans les carcasses des porcs castrés immunologiquement sont très semblables à ceux castrés chirurgicalement. La castration immunologique diminue aussi le comportement sexuel et l'agressivité pendant les dernières semaines d'engraissement (Cronin et al., 2003) en augmentant ainsi le temps consacré à l'ingestion de l'aliment (Dunshea et al., 2001). Ce changement de comportement entraîne, par rapport au mâle entier, une croissance pendant les dernières semaines et un contenu de gras de la carcasse plus importants (bien que plus faible sur les castrés à un âge plus jeune).

Photo 1: Taille de testicule et de glande bulbo-urétrale de mâles entiers et de mâles cstrés immunologiquement

En Australie, un produit immunologique provoquant une immunisation active contre GnRH a été récemment développé. L'administration se fait par deux injections en sous-cutanée, la première au moins 4 semaines avant la deuxième et la seconde 4 à 6 semaines avant l'abattage. Cette méthode élimine la présence d'odeur sexuelle dans les carcasses des animaux traités. Des études réalisées en Australie et en Suisse montrent qu'après la seconde injection, la présence d'odeur sexuelle disparait, le niveau de gras intramusculaire augmente et la taille des testicules diminue. Dans la dernière étude, sur 270 animaux auxquels on a administré le produit, 2 ont présenté des niveaux d'androstérone dans le gras au-dessus de ce qui est acceptable. Cependant, avec ce produit immunologique, les animaux qui ne répondent pas au traitement sont facilement identifiables à l'abattoir sur la chaîne d'abattage.
On estime que 25% des porcs mâles produits en Australie sont immuno-castrés (EFSA, 2004). Récemment, le produit a été approuvé par l'agence espagnole du médicament pour sa commercialisation.

Antonio Velarde. Grupo de Bienestar Animal, IRTA-Monells. Espagne

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