« L’hygiène en élevage ne s’invente pas. Elle n’est certes pas gratuite en matière de travail à fournir, mais elle est payante à tous les niveaux. D’abord parce que les performances en bénéficient et que le coût vétérinaire diminue, ensuite parce que l’image du produit est positive et garantit la fidélité du consommateur. Dans le contexte actuel, cela vaut bien la peine de se retrousser les manches ! » (1).
Une enquête menée dans 35 élevages bretons (17 élevages à faibles pertes et 18 élevages à fortes pertes) a permis de mettre en évidence des facteurs associés à la mortalité et aux saisies sur la période de sevrage-vente. Les critères d’hygiène apparus en tant que facteurs associés sont :
- la durée du vide sanitaire en post sevrage = 4 jours, - la durée du vide sanitaire en engraissement = 3 jours, - la présence d’un sas d’entrée dans l’élevage, - la présence d’un pédiluve à l’entrée en quarantaine, - le lavage des mains entre les différents ateliers, - le lavage et la désinfection systématique des places en verraterie, - le lavage et la désinfection systématique des places de gestante, - le lavage et la désinfection du local d’embarquement. |
Toutes ces précautions sanitaires permettent de limiter la dispersion des contaminants et, par conséquent, à abaisser la pression microbienne. Elles sont souvent insuffisamment ou, pour certaines d’entre elles, pas respectées, l’hygiène étant une technique trop souvent banalisée en élevage. (2).
La durée du vide sanitaire est liée au temps d’occupation des locaux, il s’agit donc, sauf exception, d’une simple décision de gestion d’élevage.
L’homme, par ses cheveux et ses mains, est un facteur de contamination. Un sas d’entrée, des pédiluves, des lavabos en différents points de l’élevage sont des gages – peu onéreux – de sécurité. La douche nécessite un budget plus conséquent, mais reste importante, d’autant qu’elle est rapidement assimilée par le personnel et vite appréciée pour le confort qu’elle prodigue.
L’importance du nettoyage – désinfection des locaux d’élevage dans le contrôle des pathologies fait l’unanimité. La maîtrise de cette opération passe par la réalisation successive et rigoureuse des différentes étapes nécessaires, au prix d’un temps qui peut s’avérer assez conséquent : environ 3,5 heures par semaine pour un élevage de 100 truies. (3)
Le protocole de nettoyage et de désinfection est composé de 4 phases :
- 1ère étape : Préparation de la salle
o Sortir le petit matériel, o Racler les grosses salissures, o Dépoussiérer les parties hautes, o Vider la préfosse, o Tremper la salle, |
|||
|
- 2ème étape : Nettoyage
o Appliquer le détergent : | |||
|
|||
o Décaper à la rotobuse sans oublier les préfosses, o Rincer au jet plat. |
- 3ème étape : Désinfection
o La désinfection doit être réalisée 1 à 5 heures après la fin du rinçage. Elle peut être réalisée par pulvérisation mais son application sous forme de mousse est préférable. Elle aboutira à réduire de 1000 fois le nombre de germes restant après le rinçage. |
- 4ème étape : Séchage et vide sanitaire
o Chauffage si nécessaire : un assèchement rapide des locaux après la désinfection (par des radiants ou un aérotherme) est conseillé car la chaleur stimule l’activité du produit désinfectant et évite une humidité qui favorise la corrosion du matériel. o On ne peut parfaire la décontamination par un vide sanitaire que si le nettoyage a été correctement effectué, le local entièrement et parfaitement séché, les ouvertures (portes, trappes de préfosses, …) fermées hermétiquement, la ventilation interrompue. |