La baisse allemande était annoncée depuis la fin de l’année 2017, les différentes conjectures autour de son ampleur faisaient trembler tous les marchés. La baisse officielle de 3 centimes reste pour l’instant mesurée, elle intervient à la veille de la « semaine verte », le grand salon international de l’agriculture qui se tient à Berlin du 19 au 28 janvier. Toutefois, du côté de la branche abattoir, la position prise par les éleveurs est jugée provocatrice et certains des plus gros abattoirs du pays (Tönnies, Danish Crown, Westfleish) ont déjà annoncé de possibles « prix maisons » allant jusqu’à ‐ 7 centimes sous la précédente référence. Le commerce allemand est jugé faible avec une abondance d’offre de porcs dont les poids atteignent des records. Plus inquiétant encore est la menace de l’apparition de la Peste Porcine Africaine sur le territoire, mise en avant depuis plusieurs jours par les médias allemands. Le Ministère de l’Agriculture a toutefois déclaré que le virus était à quelques centaines de kilomètres de la frontière. Les éleveurs sont en état d’alerte et ceci depuis plusieurs mois. Dans ce contexte, les abattoirs pourraient ne pas avoir recours systématiquement à la congélation, pratique habituelle en janvier lorsque le commerce est au ralenti, car si la PPA se déclare, il serait alors difficile de commercialiser cette viande congelée à l’export. La solution serait donc de vendre cette viande en frais à faible coût. Sur le marché des pièces, des concessions de prix sont faites sur la plupart des coupes, seules les échines trouvent facilement acquéreurs pour les futurs BBQ du printemps. La tendance baissière allemande s’est propagée sur les marchés alentours puisque la Belgique et le Danemark ont revu leur cotation à la baisse de 4 cents, l’Autriche de 3 cents.
En Espagne, le cours a reculé de 0,8 cent. Là aussi, la baisse est plus mesurée que prévue. Le prix du kilo vif se retrouve sous la barre de l’euro à 0,999 €, niveau assez proche de celui du début 2016, lorsque le marché était sous tension avec des offres élevées. Les poids ont poursuivi leur ascension pour se situer à des niveaux élevés. Les abattages sont massifs pour venir à bout de cette forte production. Le recours à la congélation est ici la règle dans un contexte de commerce calme comme dans le reste de l’Europe à cette époque de l’année.