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Bilan 2020: Allemagne et Espagne, des destins totalement opposés

Sans nul doute, l’année 2020 aura profondément marqué tous les esprits et restera pour les filières porcines, notamment européenne, une année qui a mis à mal toutes les prévisions et les espérances.

A la veille de la nouvelle année, dans certains grands bassins de production européens, les places de cotations sont fermées ce qui se traduit par une reconduction tacite des cours, suivie par les autres places en activité sur une même tendance de prix.

Sans nul doute, l’année 2020 aura profondément marqué tous les esprits et restera pour les filières porcines, notamment européenne, une année qui a mis à mal toutes les prévisions et les espérances. Succédant à l’année 2019 qui s’est distinguée par une exceptionnelle demande chinoise et des cours en forte hausse, l’année 2020 ne pouvait que prolonger cette tendance positive. C’est d’ailleurs de cette manière que l’année 2020 a débuté, sous le signe de la fluidité, de cours élevés et de commerce florissant. C’est au cours du 1er trimestre 2020 que les prix européens ont atteint leurs sommets avant que l’épidémie du Coronavirus mette un frein brutal à cette formidable expansion que l’apparition de la FPA en Allemagne a fini d’achever. Les besoins de la Chine ont été record cette année 2020 et ont malgré tout, soutenu les cours du porc, du moins pour les pays qui ont pu continuer à exporter.

Les 2 plus grandes productions porcines européennes, l’Allemagne et l’Espagne, ont connu des destins totalement opposés durant cette année et illustrent très bien la pire et la moins mauvaise manière qu’ont eue les filières porcines de traverser cette période de crises épidémiques successives.

L’année 2020 aura été catastrophique pour la production allemande, déjà en repli depuis 3 ans. Comme ailleurs, le prix s’est parfaitement tenu durant les 3 premiers mois, culminant à plus de 2 euros/kg fin février / début mars. En juillet, la catastrophe a pris des proportions gigantesques avec la fermeture pendant 4 semaines de l'abattoir Tönnies à Rheda-Wiedenbrück. Le cours a perdu 55 centimes en 18 semaines (de la semaine 10 à la semaine 36). L’apparition de la Fièvre Porcine Africaine sur des sangliers en Allemagne de l’Est au mois de septembre a fini d’achever une filière déjà fortement ébranlée puisque les grands marchés asiatiques ont immédiatement fermé leurs portes. La baisse de la référence allemande s’est poursuivie pour se poser à 1,19 euro en fin d’année. Le bilan annuel du prix allemand est une baisse d’environ 9,25% / 2019. L’année 2021 démarre avec un retard d’abattage proche du million de porcs.

En Espagne, le prix a culminé début mars à 1,540 euro du kilo vif juste avant le premier confinement et ses conséquences sur le commerce intérieur. Le cours a alors perdu 27,6 centimes jusqu’à la fin mai pour se reprendre légèrement durant quelques semaines. Si l’activité espagnole a pu être ralentie par des mesures restrictives dans les outils, aucun abattoir n’a eu à subir de fermeture administrative et l’activité a pu continuer à fournir une demande extérieure toujours élevée notamment provenant de Chine. L’apparition de la FPA en Allemagne et la fermeture des pays asiatiques a profité aux exportateurs espagnols même si l’arrivée massive de viandes allemandes sur le marché européen à des prix très compétitifs a pesé sur les cours au dernier trimestre. Le bilan annuel du prix espagnol est de 1,332 euro 4 du kilo vif, en légère baisse de 1,2%. Les dernières statistiques d’abattages fin octobre montrent une production en forte croissance : + 5 % en têtes, + 6,8 % en tonnage.

Aux Etats-Unis, en décembre, le prix a poursuivi sa tendance saisonnière à la baisse dans un contexte d’offres et d’activité élevées. Si la demande chinoise a soutenu le marché US en 2020, il n’en reste pas moins que celui-ci a été impacté par la crise sanitaire. Malgré une bonne tenue du cours au dernier trimestre, le prix moyen 2020 est inférieur environ de 10 % / 2019. Le département américain de l’Agriculture a publié l’inventaire des porcs au 1er décembre. Le cheptel total s’élève à 77,5 millions de têtes, en baisse de 1% par rapport à il y a un an. Le cheptel reproducteur s’élève à 6,28 millions de têtes, en baisse de 3%. Une période assez longue de faible rentabilité explique ce recul qui a débuté avant la crise du Covid-19 qui n’a fait qu’aggraver la situation. Les offres à court terme restent abondantes, mais une bonne demande à l’exportation et de faibles stocks en chambre froide devraient en venir à bout.

En Chine, les cours sont sur une tendance ascendante en fin d’année. Si la reprise de la production se confirme, les besoins restent élevés. A fin octobre, les importations chinoises provenant de l’Union européenne se sont élevées à 2 734 559 tonnes, soit 981 027 tonnes de plus que l’an passé sur la même période (+55,9%). Au cours de la même période, la Chine a importé 835 864 tonnes en provenance des USA (+ 441 829 T) et 539 078 tonnes du Canada (+ 318 690T). Le cours moyen est très élevé par rapport aux années antérieures : proche de 4,26 euro du kilo vif (+ 60 % environ / 2019).

MPB : - 0,001 euro lundi, + 0,002 euro mercredi



Les légères fluctuations du cours du porc au MPB en décembre témoignent d’une stabilité retrouvée grâce à une augmentation des achats liés aux préparatifs de fin d’année et ce, en dépit de la fermeture de la restauration collective. La demande chinoise, toujours élevée, reste sans nul doute le garant du maintien des prix d’autant plus que l’Allemagne est à présent privée de ce grand marché. Après s’être établi à 1,201 euro le 30 décembre, le prix moyen 2020 s'élève à 1,390 euro, en baisse de 10,6 cts (- 7,1 %) comparé à 2019. L’épidémie de Coronavirus a eu raison de la bonne tenue du cours au 1er trimestre qui a culminé le 2 janvier à 1,619 €. A partir du 16 mars, le cours a perdu 27,6 cts en 6 mois. La timide reprise de fin d’été a vite été balayée après l’apparition de la FPA en Allemagne suivie de la seconde vague de la Covid-19.

L’activité sur la zone Uniporc Ouest pour cette dernière semaine de l’année 2020 s’est élevée à 326 333 porcs, ce qui témoigne de besoins plus importants pour ce début d’année après une activité de la semaine de Noël particulièrement faible, et ceci afin de fournir les traditionnelles opérations de promotion de janvier. Les poids moyens ont enregistré une hausse de 891 grammes à 97,68 kilos.

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