En 2020, l’augmentation des poids de carcasses a entraîné un regain de la production française de viandes et coproduits. Le contexte sanitaire a fortement perturbé les dynamiques d’import-export. Les exportations françaises ont subi une perte significative de débouchés européens, les pays de l’UE se recentrant comme la France sur leur marché intérieur. En revanche, le commerce des produits transformés s’est sensiblement amélioré.
Exportations de porcs vers l’Espagne et la Belgique … et alourdissement des carcasses
En 2020, la production française de porcs vivants est en légère baisse. Elle s’élève à 24 millions de têtes (- 0,4 %/2019). Le nombre de porcs abattus en France a atteint 23,3 millions d’animaux (- 1,1 % en un an). Les exportations de porcs charcutiers ont bondi. Les envois se sont intensifiés en particulier vers l’Espagne avec plus de 302 000 animaux exportés (+ 121 % /2019) et vers la Belgique (+ 2,8 %). La baisse de la production en nombre de têtes est compensée par le fort alourdissement des carcasses. Les volumes français produits sont identiques aux niveaux atteints 10 ans auparavant et culminent à 2,27 millions de tonnes équivalent carcasse (+ 0,7 % en un an).
Moins d’export de viandes dans l’UE mais dynamique vers la Chine
Les échanges commerciaux français ont été freinés par plusieurs raisons en 2020. Après les grèves portuaires du début d’année, la Covid-19 a entraîné une baisse de la demande de nombreux importateurs, a perturbé les outils d’abattage-découpe et la logistique puis a conduit à une élévation record du coût du fret maritime. Dans ce contexte, les exportations de viandes et coproduits se sont contractées (- 5,2 % /2019) malgré une demande chinoise toujours plus importante (+ 30,4 %/2019). Cette année exceptionnelle a modifié les dynamiques des exportations françaises dont le commerce des viandes est historiquement davantage orienté vers le marché européen. Pour la première fois et depuis septembre 2020, les volumes exportés vers les pays tiers surpassent ceux destinés au marché intra-européen.
Davantage de charcuteries vers la Belgique et le Royaume Uni
Le commerce des charcuteries a été plus dynamique que celui des viandes en 2020 et les exportations françaises se sont beaucoup développées (+ 4,5 %/2019), aussi bien à destination de l’UE que des marchés tiers. Les produits transformés français ont été particulièrement demandé par les consommateurs belges et britanniques. La progression de l’export de charcuteries est concomitante avec la baisse des importations de ces produits (- 4,2 %/2019). Malgré ce recul, la valeur unitaire des produits transformés progresse plus fortement à l’import (+ 34 cts €/kg) qu’à l’export (+ 14 ct €/kg), contribuant au déficit commercial français en valeur.
Moins d’importation de produits espagnols et allemands
Face à la fermeture de la restauration hors domicile et à la demande chinoise, les importations françaises ont beaucoup baissé en 2020, tout comme dans de nombreux pays européens. Les importations ont chuté en 2020 (- 6,7 % en un an), principalement pour les produits venant d’Espagne et d’Allemagne.
Malgré la baisse importante des importations, le recul des échanges de produits français au niveau international a conduit à une légère dégradation du solde commercial en volume passant de + 190 000 tonnes à + 167 000 tonnes. En valeur, le déficit continue à se réduire grâce à la hausse des prix du porc à l’export, il atteint - 213 millions d’euros en 2020.
Pôle Economie de l’IFIP : Elisa Husson