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Classification des élevages porcins selon leur statut vSDRP

Le système de classification du statut vSDRP des élevages porcins est basé sur des définitions reflétant la biologie et l'écologie du vSDRP.

3 Novembre 2015
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Article

Terminology for classifying swine herds by porcine reproductive and respiratory syndrome virus status. DJ Holtkamp, DD Polson, M Torremorell, and committee members B Morrison, DM Classen, L Becton, S Henry, MT Rodibaugh, RR Rowland, H Snelson, B Straw, P Yeske, J Zimmerman. Journal of Swine Health and Production, Volume 19, Number 1, 2011

 

Résumé de l'article

Qu'est-ce qui fait l'objet d'étude ?

Cet article propose un système de classification des élevages porcins selon le vSDRP, basé sur des définitions reflétant la biologie et l'écologie du virus.

Disposer d'une série de définitions et de classifications des élevages porcins faciliterait les efforts régionaux et nationaux pour éliminer le vSDRP. En outre, l'existence d'une nomenclature standardisée permettrait la communication entre chercheurs, vétérinaires, producteurs, compagnies de génétique et d'autres membres de l'industrie.

 

Comment l'étude est-elle faite ?

Ce système de classification des exploitations a été développé par un comité de définitions composé conjointement par des membres de l'Association Américaine de Vétérinaires Porcins (AASV) et un projet agricole sur le SDRP du Département de l'Agriculture des États-Unis, et il a été approuvé par le Conseil d'Administration de l'AASV le 9 Mars 2010. Le comité incluait des vétérinaires du secteur privé et de l'industrie, des chercheurs et des représentants de l'AASV et du National Pork Board.

 

Quels sont les résultats obtenus ?

Les élevages de reproduction avec ou sans engraissement dans les mêmes installations, ont été classées comme Positive Instable (Catégorie I), Positive Stable (Catégorie II), Négative Provisoire (Catégorie III) ou Négative (Catégorie IV) selon l'excrétion et l'exposition. Les exploitations d'engraissement sont classées comme Positives ou Négatives.

 

Catégorie de l'exploitation Excrétion Exposition
Positive Instable (I) Positive Positive
Positive Stable (II-A) Incertaine Positive
Positive Stable (II-B)
(en cours d'élimination)
Incertaine – en cours d'élimination Positive
Négative Provisoire (III) Négative Positive
Négative (IV) Négative Négative

Figure 1. Classification des élevages de reproduction par rapport au virus du Syndrome Dysgénésique et Respiratoire du Porc (vSDRP) selon l'excrétion et l'exposition.

 

Quelles conclusions peut-on tirer de ce travail ?

La standardisation de la nomenclature faciliterait les accords contractuels et commerciaux, surtout ceux passés entre les compagnies génétiques et de production commerciale, et les accords entre producteurs offrant des primes pour les porcelets issus d'exploitations avec un statut vSDRP spécifique. Les chercheurs qui rédigent des propositions et des articles et qui font des présentations pourraient également économiser du temps qu'ils devraient autrement consacrer aux définitions relatives au vSDRP. Les définitions standardisées faciliteraient la comparaison des résultats de la recherche basée sur le terrain en clarifiant les conditions sous lesquelles les essais ont été réalisés.

Or, les données du terrain semblent confirmer l'idée que les exploitations classées Positives Stables (II) ont une meilleure performance en termes de reproduction et d'engraissement que les Positives Instables (I). L'objectif des élevages de reproduction qui essaient de contrôler le virus est d'être Positives Stables (II). Dans le contexte d'un programme d'élimination régional ou national, la subdivision de la Catégorie II en II-A et II-B est importante pour montrer les différences probables par rapport au risque de diffusion présent ou futur du virus de la part des animaux de ces exploitations.

 

Enric MarcoLa vision depuis le terrain par Enric Marco

Entre techniciens, lorsque nous nous référons aux exploitations positives au virus du SDRP, nous parlons généralement d'exploitations stables ou instables. En général, cette terminologie est utilisée pour décrire ce que nous observons dans les exploitations. C'est-à-dire, lorsque dans une exploitation on voit des signes cliniques (reproductifs ou respiratoires) chez des animaux en croissance, on parle d'exploitation instable face au SDRP, et lorsque cette symptomatologie n'est pas présente, on parle généralement d'exploitation stable face au SDRP.  Dans certains cas, cette classification est basée sur des tests analytiques, généralement des tests sérologiques réalisés chez des reproducteurs qui détectent des anticorps (ELISA). Nous n'analysons pas souvent en détail sur quoi cette classification est-elle basée. Dans cet article, on propose quels doivent être ces critères : les populations sur lesquelles les échantillons doivent être pris, le nombre d'échantillons, les tests sérologiques à réaliser, les répétitions, etc. Cette standardisation peut nous permettre d'établir un seul langage au moment de nous référer à cette infection, ce qui contribuera à en faire un élément essentiel dans les éventuels plans de contrôle régionaux.

Dans des zones à haute densité, la lutte contre le SDRP ne peut pas être envisagée de manière isolée. Ce n'est pas la première fois que nous en parlons. Les exploitations voisines influencent sur le succès ou l'échec des mesures appliquées sur une exploitation en particulier. Comme dans le cas d'autres infections à transmission aérogène, les mesures doivent être appliquées conjointement dans toutes les exploitations d'une même zone, d'où l'importance des plans de contrôle régionaux. Lorsque des actions conjointes sont mises en place, il est essentiel d'établir des critères consensuels pour mesurer leur évolution, pour être en mesure de constater les succès ou d'établir des mesures de correction lorsque les résultats obtenus ne sont pas ceux escomptés. Si nous prenons comme exemple les plans de contrôle et d'éradication de la maladie d'Aujeszky, l'évolution du plan était mesurée en fonction des prévalences. Dans ce cas, et puisque le premier objectif est le contrôle de la maladie, le fait de mesurer les prévalences apporte peu d'information, d'où l'importance d'établir une classification standardisée des exploitations et de suivre de leur évolution.

Pour tout plan régional de contrôle du SDRP, le fait que comme premier pas toutes les exploitations de la zone (ou la plupart d'entre elles) soient positives stables (c'est-à-dire, qu'elles aient été en contact avec le virus mais qu'elles ne le secrètent plus) constituerait un grand pas, car dans ce cas on réduirait le risque d'une nouvelle infection et, en même temps, la plupart des exploitations pourraient produire sans subir l'impact économique lié aux signes cliniques. Cela, en soi, est déjà une raison suffisante pour justifier l'application de tout plan d'action conjoint.

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