0
Malgré des offres qui s’amenuisent au fur et à mesure que l’été s’installe, amplifié par quelques phénomènes de rétention, quelques cotations de porcs, et non des moindres, ont été reconduites sur les places européennes en fin de semaine dernière. Ce fut le cas en Allemagne où pourtant les éleveurs avaient espéré, à juste titre tant les offres sont basses, une revalorisation de la référence officielle. En effet, les abattoirs maintiennent la pression, arguant toujours d’une demande insuffisante alors même que le länder le plus peuplé, la Rhénanie-Westphalie, débute ses congés scolaires, ce qui se traduit traditionnellement par la fermeture des collectivités, de départ à l’étranger … D’autre part, l’inflation modifie le comportement des consommateurs qui se tournent plus volontiers vers les produits les moins chers et les supermarchés refusent d’augmenter leurs tarifs.
En Belgique, le prix du porc reprend 2 centimes du kilo vif dans un contexte de demande plutôt calme et d’offre en forte baisse, amplifiée par les températures élevées et les exportations massives il y a quelques mois, de porcelets en direction de l’Espagne principalement et qui ont ainsi réduit les disponibilités actuelles et à venir en porcs charcutiers.
En Espagne, le prix du porc est stable pour la douzième semaine consécutive, ce qui constitue un record. La baisse du prix des céréales permet aux éleveurs de retrouver de la marge et les abattoirs s'appuient là- dessus pour maintenir la stabilité du cours. L’activité est adaptée à la baisse de l’offre en concentrant les abattages sur 4 jours et par la mise en congés des employés. Sur le marché de la viande, les prix sont stables. Les poids baissent de façon continue à présent même s’ils restent largement supérieurs de plus de 4 kilos aux mêmes références 2022.
En Italie, la situation est positive avec un cours qui progresse de 3,2 cents du kilo vif, hausse déterminée plus par le faible niveau de l’offre que par une hausse de la demande car la consommation est jugée encore insuffisante tant pour les pièces à griller que pour les produits transformés comme le jambon dont les tarifs sont en baisse.
Le prix du porc aux Etats-Unis poursuit sa rapide ascension. Les abattages, en hausse depuis le début de l’année, tendent, ces dernières semaines, à passer sous les niveaux de l’an passé. Selon l’économiste Steve Meyer, la sortie de crise que traverse actuellement la filière porcine américaine ne pourra se faire que par une réduction de l’offre. En 2021, 2022, la consommation avait été soutenue par un plan de relance post-covid qui avait injecté de l’argent dans les ménages. Mais cette manne a fini par s’épuiser en début et milieu 2023. La demande au niveau des consommateurs a commencé à chuter à un moment où les coûts de production venaient juste d'augmenter. La demande à l’export est certes bonne mais pas suffisante. Les coûts de production vont baisser mais resteront élevés. Tout cela mènera fatalement, selon l’expert, à une réduction de la production.
En Chine, aucune amélioration n’est intervenue sur le cours du porc qui s’affiche à 14,17 CNY le 23 juin pour un équivalent de 1,80 euro environ. Ce niveau de prix n’a pas évolué depuis le mois de janvier. Selon 4 un commentaire relevé sur le site zhuwang, la demande actuelle est médiocre, les températures élevées ne favorisant pas la consommation de porc frais.
MPB : 4,5 cents de hausse à 2,279 euros
Depuis le 8 juin dernier, les ventes de porcs se déroulent en mode « vente obligatoire » au Marché du Porc Breton, motivé en raison des offres de porcs insuffisantes qui contraignent les abattoirs à enchérir suffisamment pour garantir leur approvisionnement au MPB. Dans ce contexte, le cours a progressé de 1,1 centime le lundi 19 juin et de 3,4 centimes le jeudi 22 juin. Comme constaté dans d’autres bassins européens, certains abattoirs ont réduit leur activité sur 4 jours pour un temps indéterminé. Cela a occasionné une baisse de 12 000 porcs abattus la semaine dernière par rapport à l’activité précédente pour 347 253 porcs. Cela n’a pas empêché les poids de poursuivre leur repli de 571 g à 95,25 kilos pour une baisse de 1,5 kilo en 3 semaines. Malgré cette forte chute des poids, ils restent supérieurs de 720 grammes à la même référence 2022.
