Commentaire 01-jul-2004
La semaine 25, le marché était à la hausse de 3 centimes d’euro en moyenne dans toute l’Europe, seul le Danemark était stable. Par contre, en semaine 26, ce dernier a augmenté de 3 centimes comme les Pays Bas, l’Espagne prenant 1 centime et les autres pays restant stables.
Cette semaine, revirement de tendance en France en particulier, - 2.9 centimes lundi 28, baisse supérieure à la hausse des 2 semaines précédentes (+ 2.1 centimes), et aujourd’hui, jeudi 1/07 le marché a été ajourné, les abattoirs demandant la baisse maximale de 6.5 centimes !! et les GP vendeurs ont refusé de démarrer les enchères...
Que se passe-t-il ? Ces 2 derniers mois, la baisse de production est inférieure de plus de 20 000 porcs/semaine en moyenne comparée à 2003, le poids moyen frôle les 89 kg soit 3 kg de moins qu’en janvier février! ...et malgré cela, la soudaine mévente suffirait à déséquilibrer notre marché ? On peut se demander pourquoi avec des stocks d’animaux aussi faibles en poids et en nombre dans les porcheries, les vendeurs ne retardent ils pas leurs envois.
Un grand nombre de producteurs serait-il contraint de vendre même avec un poids plus faible, pour alimenter leur trésorerie défaillante ? Si les températures élevées depuis le début juin peuvent entraîner par la sous-consommation une chute de poids de presque 1 kilo, la canicule de l’été dernier ne peut expliquer à elle seule les 20000 porcs manquants par semaine, car à l’étranger (en dehors de l’Angleterre), aucun pays n’a constaté un tel recul.
Pourquoi mettre une telle pression sur les cours alors que le prix de vente payé au producteur depuis le début de l’année est inférieur de 12% à l’Espagne et de 6% à l’Allemagne (écarts les plus importants jamais constatés) et qu’à l’évidence, notre pays est rentré dans la spirale de la récession.
Il est tout à fait surprenant que la faiblesse de l’offre ne soit pas mise à profit par les acheteurs pour consolider leur prix de vente et limiter la concurrence, et on peut se demander, dans ce contexte, si les producteurs français ne devraient pas profiter de cette situation de blocage pour demander 2 bases de prix :
1) Un marché établi sur la moyenne des prix européens réajustés pour tous les volumes « pré vendus » soit 85% du volume total.
2) Le cadran resterait la référence pour toutes les enchères qu’il traite et qui ne correspondent qu’à des couvertures d’appoint pour beaucoup d’abattoirs, comme l’a fort justement fait remarqué Jacques Lemaître de la FNP, dans le dernier Porc Magazine.
Hilaire Herbert
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