Des horizons dégagés
Comme il était facile de le prévoir, la grève du transport a significativement perturbé notre marché après avoir provoqué des retards au niveau des départs d'animaux des élevages. Des estimations pondérées indiquent que l'on a perdu au moins deux jours d'abattage sur tout le territoire espagnol. Ces retards ont coïncidé à la fin du mois, en Catalogne, avec le jour férié de la fête de la Saint Jean le 24 Juin
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L'ajustement à la baisse de la dernière séance du Mercolleida doit être vu sous cette optique.
La plupart des recensements de truies reproductrices dans les différents pays de l'UE indiquent des réductions importantes ou très importantes d'effectifs. Il est établi que le Danemark abat chaque semaine moins de 85 % des animaux par rapport à l'année passée aux mêmes dates.
Les stocks en chambre froide ont diminué de façon tangible; les pièces mises de côté à l’époque grâce à des contrats de stockage privé s'écoulent sans faire de bruit, les exportations vers les pays tiers tournent à un bon rythme, … tous les signes s'orientent dans la bonne direction. Autant en Chine qu'aux Etats-Unis, de graves phénomènes météorologiques sont apparus perturbant la production de céréales et de bétail : ce seul facteur peut contribuer à limiter l'offre, même légèrement.
Les nouveaux pays membres de l'UE proviennent la plupart d'anciens régimes communistes, leurs structures de production sont plus fragiles que celles d'Europe de l'Ouest car ils sont récents. Cette crise a là-bas un impact très notoire et palpable avec la réduction évidente - déjà constatée - de leur offre.
Dans les précédents commentaires, nous avons manifesté notre conviction qu'une crise aussi profonde et longue que celle-ci devrait, inévitablement, conduire à une diminution de l'offre. Nous continuons à être absolument convaincus de cela.
L'été est brusquement arrivé et sans prévenir; la canicule est un facteur de diminution de l'offre en incommodant le bétail qui ne mange pas et qui ne grossit pas. Encore un facteur qui pointe dans la bonne direction.
Les perturbations de la grève étant passé et l’été étant, le marché espagnol (répétons-le : de plus en plus interconnecté avec nos voisins de l'UE.) devrait montrer beaucoup de fermeté jusqu'à la fin d'août où, si la pénurie de l'offre européenne se précise, on pourrait avoir une situation inédite avec des augmentations de cours soutenues à chaque séance de septembre. On pense que ce scénario est pleinement réalisable. On ne peut pas faire autre chose qu'attendre.
Il vaut mieux arriver à temps que tourner en rond pendant cent ans
Guillem Burset |
Pôle Économie IFIP