Commentaire 03-jan-2006
L’année 2005 s’est terminée sur une progression des prix en décembre dans plusieurs pays européens, dont la France + 4, la Belgique +4 et l’Espagne +7. Le Danemark et l’Italie sont en repli respectivement de –9 et –5, quant à l’Allemagne, après une progression de + 7 centimes en début de mois, elle opère un retournement de tendance impressionnant de –14 centimes pendant les fêtes. Il faut se rappeler que l’année dernière nous avions eu le même scénario avec –19 centimes. Les cours allemands avaient, comme cette année, dépassé très largement les autres prix européens, avant de s’effondrer sous la pression des abattoirs qui s’étaient couverts avant la période perturbée de fin d’année (jours fériés à répétition). En 2004, les cours allemands s’étaient ressaisis sur janvier. Souhaitons qu’il en soit de même cette année, pour retrouver toute la sérénité dont la production a besoin.
Si nous prenons un peu de recul, il est intéressant de noter les écarts des prix payés aux producteurs dans les principaux pays européens et leur évolution. Le mode de calcul étant identique à celui de l’année précédente, les variations sont réelles et donc tout à fait instructives. La France avec 1 euro /kg vif tout rond, en 2005 (1,159 cadran) a progressé de 2,7%, l’Allemagne de 1,2%, l’Espagne de 3,8%, les Pays Bas, le Danemark et la Belgique de moins de 1% et l’Italie a reculé de 13%. Bien que les écarts se resserrent légèrement, l’Allemagne continue à être le pays qui paie le mieux ses producteurs, et la France le moins bien.* (voir note corrective à la fin du commentaire)
En ce qui concerne la rentabilité des élevages, en 2005, la marge brute en kg fabriqué s’est nettement améliorée par la hausse du prix de vente mais aussi et surtout par la baisse importante des prix des matières premières rentrant dans la composition des aliments. Il faut se rappeler qu’au 1er semestre 2004, le prix des céréales a atteint des sommets (160 euros/tonne pour le blé en prix de base). Les premiers chiffres font ressortir une baisse du prix de revient du kilo vif de 4 voir 5 centimes d’euros.
Pour la première fois depuis 2001, les producteurs qui dans leur majorité, avaient nettement dégradé leur trésorerie, sont en train de se refaire, mais il faudrait au moins une autre année comme celle-ci pour que le désendettement soit significatif.
Si l’on s’en tient aux cotations du marché à terme d’Hanovre, pour 2006 les perspectives sont moins optimistes que l’année dernière à la même époque, pourtant la consommation globale est supérieure (report partiel de la consommation de volaille ?), la production européenne stagne, les stocks congelés sont au plus bas, le rapport euro/dollar est nettement plus favorable qu’en janvier 2005, et à l’étranger, on ne prévoit que peu de variation dans les évolutions de production.
Dans ces conditions, comment ne pas dire que 2006 porte autant d’espoir que 2005 ?.
Je l’espère sincèrement et j’en profite pour souhaiter à nos fidèles lecteurs une bonne et heureuse année
Hilaire Herbert
* Note corrective du 10/01/2006:
Nous connaissons maintenant le bonus danois de 2005 (9 cts). Il est inférieur de 3 centimes à la valeur provisionnée pour son évolution dans l'éconoporc. Cela implique que dans le classement du porc payé au producteur, le Danemark rétrograde à la dernière place.
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