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Commentaire 10-avr-2006

Les marchés de Mars, comme chaque année ont été haussiers dans la plupart des pays producteurs, 2 à 12 centimes selon que l'on se trouve en France ou au Pays Bas, et en moyenne 5 centimes, cela ...
10 Avril 2006
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Les marchés de Mars, comme chaque année ont été haussiers dans la plupart des pays producteurs, 2 à 12 centimes selon que l'on se trouve en France ou au Pays Bas, et en moyenne 5 centimes, cela correspond à l'écart de prix habituel entre février et mars calculé sur les 5 dernières années. Ce qui est beaucoup moins logique, c'est le comportement du marché français en ce début d'avril, - 8,7 centimes en 2 cadrans, avec une demande en hausse et une production de 375000 porcs (conforme à la moyenne saisonnière), et ce n'est pas le marché à terme d'Hanovre, haussier sur les mois à venir, qui incite à la baisse.
Le commentaire du MPB traduit la baisse importante de 6 centimes du jeudi 6 avril, par une forte pression des abattoirs, justifiée selon eux par une absence de marge à la vente, position confortée par le récent dépôt de bilan de l'un d'entre eux. Cela explique en partie l'attitude des vendeurs plus compréhensifs qu'à l'accoutumée. Une autre raison à cette baisse se trouve sans doute dans la difficulté actuelle d'exporter des animaux en vif. L'Allemagne, face à ses difficultés sanitaires a réduit sa demande, ce qui ralentit le volume des flux aux frontières voisines.

Ces éléments montrent la sensibilité du marché. Dans l'intérêt des producteurs, il faudrait multiplier les débouchés du vif à l'étranger, pour gagner en souplesse et offrir ainsi des possibilités nouvelles pour les ajustements nécessaires. Il faut bien penser que les abatteurs découpeurs ont eux aussi intérêt à ce que leur offre ne soit pas pléthorique lorsque la consommation est en panne.

Si nous examinons la situation de ces derniers, la faible rentabilité de leurs outils, montre à l'évidence, que ce secteur d'activité doit évoluer rapidement, comme l'avait souligné le rapport Cokson.
De deux choses l'une, soit les principaux acteurs réfléchissent ensemble sur la stratégie à adopter pour s'opposer efficacement aux exigences de la grande distribution, et améliorent ainsi leur marge, soit " la guerre " continue, et les outils les moins performants vont disparaître, l'augmentation des marges ne se faisant plus alors, que sur la diminution des coûts de transformation.
Dans ce dernier cas, qu'en sera-t-il de la répartition géographique de ces outils ? Les coûts de transport sont tels aujourd'hui qu'il ne faudrait pas perdre en frais d'approche ce que l'on a gagné dans l'optimisation de la transformation.
On le voit bien, un consensus entre les principaux acteurs qui intégrerait l'ensemble de ces éléments, contribuerait fortement à redonner confiance à tous les groupements de producteurs français, qu'ils soient impliqués ou non dans l'aval.

Dans tous les cas, le produit des éleveurs ne doit pas servir, comme on l'a souvent dit, de variable d'ajustement, les situations financières et le retard dans leurs investissements ne le permettent pas. De plus, les écarts de prix payés aux producteurs entre les différents bassins de production montrent que la position des éleveurs français n'est pas la plus enviable.

Le tableau ci-après, montre les différences constatées, selon une étude allemande ISN (Interessengemeinschaft der Schweinehalter Nord-Westdeutschland), sur l'année 2005 et les 12 premières semaines de 2006. Cette étude compare les prix de vente réels payés aux producteurs européens sur la base de kilo de carcasse. Ces différents prix comparés en pourcentage, à la moyenne pondérée (établie en tenant compte des volumes de production de chaque pays) nous permet de mettre en évidence, pour les 2 périodes, les valeurs de l'approche allemande par rapport à celle de l'éconoporc où les prix des kilos vifs sont comparés selon le même principe.


 
2005
2006 (12 premières semaines)
 
ISN
Econoporc
ISN
Econoporc
 
Prix carcasse
Ecart en %
Ecart en %
Prix carcasse
Ecart en %
Ecart en %
France
1,335
-1,8%
-3,8%
1,357
-0,2%
-3,2%
Allemagne
1,385
1,9%
2,1%
1,354
-0,4%
-0,6%
Espagne
1,403
3,2%
0,2%
1,470
8,1%
4,9%
Pays Bas
1,346
-1,0%
1,4%
1,310
-3,7%
-3,6%
Danemark
1,273
-6,4%
-4,3%
1,242
-8,6%
-7,7%
Italie
1,346
-1,0%
-0,4%
1,481
9,0%
9,3%
Belgique
1,369
0,7%
5,7%
1,315
-3,2%
0,1%
Moy pondérée
1,359
   
1,370
   

Il est intéressant de constater que les 2 méthodes font ressortir les mêmes tendances, à noter toutefois que la méthode allemande favorise le revenu espagnol et français et défavorise les revenus danois et belges

Hilaire Herbert

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