0
2010, un peu mieux
Les informations disponibles fin mars laissent un peu mieux entrevoir la manière dont devrait se dérouler l’année.
Le cheptel porcin de tous les pays de l’UE, dénombré en fin 2009 et les prévisions de production que les statisticiens de ces pays en ont tirées laissent attendre des changements limités dans l’ensemble. Le nombre total des truies de l’UE à 27 est resté au niveau de fin 2008, avec des écarts d’évolution selon les pays.
Pour ce qui est du nombre de porcs produits, 2009 sera à peine supérieure à 2008, avec une tendance au redressement en fin d’année. Ce redressement sera plus marqué en Pologne (+7%), après un effondrement dramatique en 2008 et 2009. Par contre, la croissance au Danemark (+4%) et aux Pays-Bas (+2%) poursuit la tendance passée.
Avec un recul de plus de 1%, la France voisine l’Espagne dans le peloton de queue des principaux pays producteurs. Elle devance la Belgique et la Hongrie, -4%, la Roumanie, -7% et des Etats dont la production porcine est moins importante (Finlande, Slovaquie, Bulgarie…).
Les exportations de l’UE vers les pays tiers et la consommation devraient aussi se rétablir, après une année 2009 marquée par la crise économique. La production des Etats-Unis est annoncée à la baisse, mais pas leurs exportations, qui se redressent après le net fléchissement de 2009. On peut toutefois espérer que le repli de l’euro face au dollar donnera de l’oxygène aux exportations de l’UE… à condition que l’austérité de pays comme la Grèce ne se paie pas d’une faiblesse du commerce intra-européen.
Mais toujours des inquiétudes
.
Au final, le prix du porc de 2010 devrait rester très proche de celui de 2009, un peu moins bon au début, meilleur à la fin. Dans les principaux pays producteurs de l’UE, on s’attend aussi à une évolution très modérée du prix du porc. Le bol d’air viendra de la baisse du prix de l’aliment. Après les céréales, on s’attend à la baisse du prix des tourteaux, en raison de récoltes de soja annoncées abondantes en Amérique du Sud.
En moyenne, 2010 amènera une meilleure rentabilité. Toutefois, tous les élevages ne renoueront pas avec les bénéfices et une partie des crédits souscrits pour passer la crise ne pourront être remboursés.
Pourtant la reprise amorcée dans d’autres pays montre que la situation n’est pas la même dans toute l’UE. La France continue de perdre du terrain. Le dynamisme est au nord de l’Europe (Allemagne, Pays-Bas, Danemark…). On y construit à grande vitesse des élevages neufs et performants. Dans l’intense compétition économique que nous connaissons, l’élevage d’entreprise trouve, dans ces régions, les degrés de liberté pour se développer. On sait aussi que les éleveurs allemands bénéficient d’un prix du porc plus élevé payé par les abatteurs (entre autres, parce que ceux-ci bénéficient d’une main-d’œuvre bon marché), d’un régime forfaitaire de TVA avantageux et d’un recours intéressant aux aides du deuxième pilier de la PAC.
Le modèle nord-européen n’est pas complètement transposable en France ? Toujours est-il que notre filière doit retrouver du dynamisme. Cela passera nécessairement par la modernisation des élevages.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
Pôle Économie IFIP
