Sortir des crises et construire un avenir
Au cours des trois dernières années, les producteurs français de porcs ont été confrontés à trois crises de natures différentes :
- en 2007, la production européenne, en croissance, a exercé une forte pression sur les cours et mis un terme à la période favorable connue en 2006,
- en 2008, la flambée des matières premières pour l’aliment a propulsé les coûts vers un sommet,
- en 2009, la crise économique, qui avait débuté à l’automne 2008, a frappé la consommation et les exportations, contrecarrant les effets positifs de la baisse de la production.
L’année 2009 a certes permis de retrouver un certain équilibre dans les résultats pour la moyenne des éleveurs français. Le prix du porc au producteur a baissé de 8% par rapport à 2008, le coût de revient était en repli de 15%, grâce au recul de l'aliment ( 24%). Mais l’endettement accumulé depuis 2007 n’a pu être résorbé et la moitié des éleveurs a continué à subir des pertes. Et en fin d’année, depuis l’automne, les cours du porc sont retombés, le Cadran se maintenant tout juste au-dessus de 1 €.
En Europe, dans les principaux pays, une relative stabilité a prévalu depuis fin octobre. En décembre, les prix du porc se sont montrés un peu plus fermes en Espagne, mais ils ont reculé de quelques centimes au Danemark et aux Pays-Bas. , les cours en Europe se sont stabilisés. En décembre, le prix moyen au producteur accusait un déficit de 10 centimes aux Pays-Bas vis-à-vis de l’Espagne, l’Allemagne se situant dans le haut de la fourchette (-2 par rapport à l’Espagne), la France plus en bas (+2 sur les Pays-Bas) et le Danemark passant du plus haut au plus bas.
Mais évidemment, en ce mois de janvier, la seule question qui vaille est « que nous réserve 2010 ? ». Que répondre ? Les prévisions disent que l’offre va continuer à reculer légèrement en Europe et en Amérique du Nord. Pour autant rien n’assure que la demande mondiale va se rétablir suffisamment pour doper les prix. Le marché est sur le fil. Il pourrait basculer à la hausse, si des producteurs ou bassins de production finissent par lâcher prise plus rapidement ou plus violemment que prévu.
Ce que l’on sait avec certitude, c’est que les crises à répétition laissent des traces profondes dans la production porcine française. Pendant qu’elle se cherche, de grands changements structurels bouleversent la production européenne. Plus que de prévisions, la filière porcine française a besoin d’un projet : se dessiner un avenir souhaitable et se doter des moyens de l'atteindre.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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