Commentaire 14-sep-2006
On pourrait se demander si l’utilisation du marché à terme de Hanovre permettrait de se protéger ou tout au moins limiter les conséquences financières de tels écarts.
L’expérience des 2 dernières années concernant le marché à terme du porc, nous permet aujourd’hui de tirer un certain nombre de leçons :
1°) les propositions des prix de marché sur le long terme, (6 mois, 1 an), ne sont que très peu en corrélation avec le cours du jour. Par exemple, le 18 mai dernier le cours à Hanovre cotait 1.54 et les 4 premiers mois de 2007 étaient à 1.36 en moyenne, 3 mois plus tard, au moment où les prix étaient au plus hauts, à Hanovre août cotait 1.76, les mêmes 4 premiers mois de 2007 cotaient 1.40 en moyenne. Dans un marché fluide comme c’est le cas actuellement en Europe, sans perspectives de hausse de production et sans stock congelé, se positionner sur le long terme serait faire preuve de pessimisme dans un cycle favorable.
2°) Sur le court terme (1 à 2 mois), l’intérêt du marché à terme est tout à fait limité. Ce serait spéculer que de croire que des ventes effectuées sur une aussi courte période puissent générer des plus values, surtout après avoir enlevé les commissions liées à chaque transaction.
3°) Le marché à terme de Hanovre, contrairement à celui de Chicago, ne permet pas d’acheter les options indispensables à la bonne gestion d’un marché du futur.
4°) Le suivi des cours de Hanovre permet toutefois d’anticiper les orientations du marché. Par exemple, cette semaine la reprise de 3.8 centimes laisse présager un retournement de tendance sur le marché directeur allemand. La baisse de la semaine passée aurait donc été trop importante.
Les 3 premiers points nous amènent à nous poser la question suivante : sur plusieurs exercices, le marché à terme est-il de nature à sécuriser les résultats d’un élevage ? Selon ma propre expérience et celle de quelques producteurs que j’ai pu interroger à ce sujet, il existe pour l’instant, un certain scepticisme, surtout si l’on ajoute à cela l’aspect gestion des mouvements. Les variations permanentes du marché obligent les éleveurs à le suivre chaque jour. Ce travail peut, dans des périodes défavorables, les déstabiliser et les éloigner de leur métier premier qui est celui de l’élevage.
Hilaire Herbert
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