Commentaire 16-jun-2005
La fermeté du marché est peut-être seulement apparente
Il semblerait que les dernières séances du Mercolleida confirment le bon niveau du marché du porc puisque plusieurs hausses substantielles consécutives ont été réalisées.
Le prix espagnol est en tête du panorama européen (comme d'habitude en Juin) même si l'avance est moindre que les autres années.
La netteté de l'augmentation du prix de carcasse contraste avec l'énorme difficulté que rencontre les abattoirs pour répercuter ces hausses sur les prix de vente tant et si bien que les bilans hebdomadaires des abattoirs et des salles de découpe font apparaître des pertes sévères.
Paradoxalement pour cette époque de l'année, la vente de viande se situe sous les minimas et, en pleine saison, les stocks augmentent contre la volonté de l'abattoir. Cela est vraiment très préoccupant.
Les abattoirs ont été contraints de programmer de substantielles réductions d'activité ce qui empêchera que le prix de carcasse monte plus.
En France, la situation est comparable: les marges des abattoirs sont négatives et cela s'est traduit par le fait que quatre abattoirs considérés comme les plus gros (TGA = Trés Grands Abattoirs) n'abattent que quatre jours cette semaine, ce qui est un fait historique sans précédents. Dans ce pays, on observe une diminution nette de l'offre de bétail à l'abattage (ce qui n'est pas le cas de l'Espagne malgré notre cours actuel).
Malheureusement, la consommation n'arrête pas de décrocher (tant en Espagne que dans le reste des pays les plus significatifs de l'UE) et les exportations européennes vers les pays tiers sont complètement enlisées. Si ce scénario ne change pas, nous craignons beaucoup que le futur proche sur tout le territoire européen ne nous procure pas beaucoup de réjouissances.
Nous croyons que le marché européen est submergé par l'offre de viande porcine; à cause de cela, et malgré les apparences actuelles, nous pensons qu'au cours du second semestre les cours vont souffrir (dans tout l'espace européen) d'une coupe drastique. Nous ne voulons pas être de mauvaise augure mais nous le voyons ainsi.
Que cela nous plaise ou pas, nous produisons dans l'UE 105-106% de notre capacité de consommation et la saturation apparaît dès que les flux d'exportation vers les pays tiers s'interrompent. Si, en plus, la consommation interne fléchit, alors ce n'est pas peu dire que de parler de sursaturation.
Tout ce qui brille n'est pas de l'or!
Guillem Burset
Grup Unexporc
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