Météo favorable : les prix s’envolent au Nord de l’UE
Le beau temps qui a dominé ces derniers temps a été favorable à la consommation de la viande de porc (grillades…).
La demande s’est avérée exceptionnellement bonne au Nord de l’Europe. De fait, les prix allemands du porc à la production sont repartis à la hausse dès la fin avril, avec des gains significatifs dont le potentiel n’est pas épuisé à ce jour.
Le même mouvement s’est produit aux Pays-Bas.
La France a suivi avec un peu en retard, mais devrait maintenant combler son retard dans les semaines à venir.
Le marché du porcelet s’est légèrement amélioré. Il reste toutefois très déprimé aux abords d’une mauvaise période : d’une part, les fortes demandes des engraisseurs sont à présent passées en Espagne (l’approvisionnement du marché estival est déjà bien engagé dans les porcheries), d’autre part, la Pologne manque de disponibilités financières pour payer ses importations.
L’offre recule
L’offre de porcs diminue doucement dans l’UE, mais la baisse est encore difficile à percevoir en raison du fonctionnement perturbé des abattoirs au cours des dernières semaines (jours fériés). Le stock sur pied doit être absorbé avant de pouvoir apprécier à sa juste valeur le niveau de l’offre réelle. Celle-ci reste encore élevée, bien qu’elle soit inférieure de 0,5% au deuxième trimestre 2008 par rapport à celui de l’an dernier.
Après la baisse de 10% en un an du cheptel porcin danois au 1er avril 2008, les derniers chiffres en provenance de Hongrie révèlent une baisse du même taux des effectifs hongrois, tant des truies que des autres porcs, qui atteignent un niveau historiquement bas. Si la Hongrie pèse peu à l’échelle européenne, cette situation pourrait cependant entraîner une modification des flux à l’intérieur de l’Union européenne. Ces résultats, s’ils sont confirmés, sont révélateurs de l’importance de la crise en Europe centrale.
Utiles restitutions
Les exportations européennes de viande de porc se passent bien, grâce aux restitutions. Leur prolongation doit être renégociée fin mai. Il est clair que dans le contexte actuel, leur arrêt pèserait fortement sur les flux destinés aux pays tiers. La présence de l’Amérique du Nord pèse sur les marchés internationaux. Elle profite de la faiblesse du dollar et de ses bas prix à la production. Mais ces derniers masquent une très mauvaise rentabilité de l’élevage, au plus bas depuis 1998. Une situation qui ne pourra pas s’éterniser…
La décroissance de l’offre face à une demande qui reste stable devrait tirer les prix du porc vers le haut. Le facteur météo sera prépondérant dans cette période charnière de la consommation. Par ailleurs, le déroulement en juin de la Coupe d’Europe de football, en Autriche et en Suisse, pourrait entraîner un regain de consommation, à l’image de ce qui s’est passé en Allemagne en 2006 lors de la dernière Coupe du Monde. Le prix du porc devrait approcher, voire dépasser, le coût moyen de production dans les semaines à venir.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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