Commentaire 18-aoû-2006
Nous avons ce mois ci la confirmation que la demande est globalement supérieure à l’offre dans toute l’Europe. La canicule de juillet joue sans doute un rôle amplificateur. Retrouverons-nous dans les semaines à venir les retards de croissance qu’elle a occasionnés ? Il est toujours difficile de connaître la part des animaux vendus plus légers et celle décalée.
Ce que nous savons par contre, c’est que la consommation d'aliment pendant ce mois de juillet, le plus chaud connu depuis le début des enregistrements météorologiques, est inférieure de 10 à 15 % aux moyennes habituelles. Cette baisse de consommation concerne surtout les truies en maternité et les porcs en fin d’engraissement. Il a été constaté dans certaines porcheries insuffisamment ventilées, ou limites en points d’eau, des sous-consommations de 25 à 30 % dans la période précédant les premiers envois d’animaux. Si l’on considère que la perte de croissance est quasi proportionnelle à la baisse de consommation, cela représenterait environ 2,5 kilos de carcasse en moins sur le mois. Si l'on compare les 89,6 kilos fin juillet aux 91,5 kilos sur les 30 premières semaines 2006, nous avons une idée de cette répartition.
La canicule a un deuxième effet, sans doute au moins aussi important sur la production future, c’est l’augmentation du nombre de retours sur les truies fatiguées après leurs lactations difficiles (moins d’aliment, donc moins de lait). La baisse de production saisonnière au printemps prochain risque donc d’être plus marquée que les 2 années précédentes.
L’expérience de la canicule du mois d’août 2003 avait montré une offre sensiblement plus faible sur août et septembre, un mois d’octobre bien fourni, sans plus, et une baisse de production de 10 % inférieure en juin 2004 comparée à juin 2003.
La hiérarchie dans les cours européens est restée la même durant tout l’été. L’Espagne est bloquée au prix fort depuis plusieurs semaines, l’Allemagne, malgré l’exode de ses touristes a maintenu ses cours élevés, les Pays Bas et la Belgique fonctionnent désormais comme des pays satellites et suivent dans son sillage. Le Danemark par contre, reste toujours en retrait, comme si sa situation à l’export l’obligeait à contenir ses prix. La France quant à elle, navigue entre les extrêmes. Les acheteurs au MPB profitent de la moindre occasion pour imprimer une forte pression sur le marché. Par exemple, la semaine précédant le 15 août, les cours ont baissé de 3,7 centimes au cadran, et de 3 centimes la semaine précédent le 14 juillet, alors que notre prix de marché et les conditions d’approvisionnement ne le justifiaient absolument pas. Noter qu’en Espagne et en Italie où, comme chez nous on a fêté le 15 août, leur marché ne s’en n’est pas ressenti.
Fort heureusement, les ventes en vif tendent à corriger ces excès, et ce jeudi 17 août les cours ont repris 6,5 centimes.
Hilaire Herbert
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