Un mois de janvier atone – reprise des prix en février ?
En janvier, les prix perçus en Europe ont reculé, de près de 4% au Danemark, à près de 7% en Allemagne, par rapport à la moyenne de décembre.
En France, les cours sont restés stables en janvier, fluctuant aux alentours de 1,22 € (prix perçu). Depuis le début de février, l’orientation est à la hausse, avec un gain de près de 4 centimes en deux semaines. En Espagne aussi, les cours reprennent (+ 5 centimes environ), tirés par la bonne tenue du MPB en France.
A l’inverse, les pays du Nord de l’Europe peinent à redémarrer. Le prix perçu allemand stagne depuis six semaines ; il reste tout de même en tête en Europe, la France se rapprochant toutefois à moins de 2 centimes. Après un mois de baisse, le prix danois se stabilise. Il partage la lanterne rouge européenne avec les Pays-Bas, où le prix a baissé en début de mois après une phase de calme fin janvier.
Le cheptel baisse
Les effectifs porcins de fin 2008 sont à présent connus pour 9 pays, dont le Danemark, l’Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas et la France, représentant les deux tiers du cheptel européen (valeurs 2007). Tous les troupeaux baissent (- 6% en un an, à l’échelle européenne), à l’exception de ceux des Pays-Bas et de l’Italie, où les niveaux se maintiennent. Le nombre de reproducteurs baisse de plus de 8%, laissant augurer une poursuite de la diminution de la production au 1er semestre 2009. L’effondrement du cheptel truies se poursuit à l’Est, avec un nouveau recul de 19% en Pologne, 21% en Roumanie et 22% en République Tchèque.
Des difficultés à l’exportation
Les exportations européennes restent très influencées par la crise mondiale du crédit. Les principaux pays exportateurs (et tout particulièrement le Danemark) sont pénalisés par la nouvelle baisse des valeurs des devises en Europe de l’Est (près de -50% face à l’euro entre septembre 2008 et février 2009), rendant les importations plus onéreuses. Il semblerait cependant, au vu du déficit en viande de porcs dans ces pays, que les flux soient également restreints en raison d’un manque de confiance des distributeurs dans les circuits d’importations.
Les prix n’ont pas décollé en janvier, car malgré la baisse maintenant perceptible de l’offre, les problèmes de devises ont fortement limité les exportations vers l’Europe de l’Est. Une reprise des cours se dessine cependant au Sud de l’Europe, alors que dans le Nord, plus dépendant des marchés à l’export, les prix stagnent. La dynamique des exportations sera un des facteurs importants de la vitesse de remontée du prix du porc, tout comme le maintien d’un bon niveau de consommation.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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