Prudent statu quo sur le marché du porc
Si l'activité des abattoirs a été forte avant les fêtes, elle s'est ralentie pendant. La nouvelle année a donc débuté avec un stock élevé d'animaux vifs.
Les abattages ont repris à plein régime depuis, maintenant la stabilité des cours sur les principaux marchés européens, malgré des échanges de pièces plutôt orientés à la baisse. Plusieurs hypothèses :
- ne pas fournir de motifs de baisse au détail, dans un contexte de plus en plus difficile à la production,
- préserver autant que faire se peut les approvisionnements à venir, en essayant, dans la mesure du possible, d'éviter de trop fortes décapitalisations.
Il n’y a pas pour le moment d’indicateurs solides témoignant, à l’échelle européenne, d’une réduction de l’offre de porcs dans les mois à venir :
- L'évolution des abattages de coches chez quelques principaux pays de l’UE sont encore trop faibles pour en tirer des conclusions pertinentes. Il faut d'autre part assortir ce critère des renouvellements effectués dans les élevages en cochettes de remplacement. En Espagne par exemple, il semblerait, selon les observations mensuelles de certains outils de gestion, qu'une inversion de tendance se soit produite depuis l'été dernier, avec une très légère décroissance des effectifs reproducteurs. Mais l'Espagne devrait avoir abattu quasiment 3 millions de porcs en plus l'année dernière (+7% par rapport à 2006), atteignant ainsi un plus haut historique.
- Au plan des cheptels nationaux de fin d'année, les premières données, celles de l'Allemagne au 1er novembre, montrent une stabilisation de l'effectif porcin total, mais une réduction de 2% en rythme annuel du nombre des truies. Une petite diminution de l’offre allemande en porcs charcutiers est attendue pour la seconde moitié de l’année 2008. Mais l'abattage allemand aussi aura augmenté de presque 3 millions de porcs en 2007 !
Les enquêtes de cheptel des autres pays de l’UE, non connues à ce jour, devraient éclaircir davantage la situation de l’offre européenne des mois à venir.
Du coté des débouchés, les promotions en grande distribution devraient favoriser les achats de viande de porc. Au plan européen, la demande est confortée par les restitutions à l’exportation mises en place depuis fin novembre par la Commission. Le marché russe est la première cible pour accélérer les sorties.
Sur le fil du rasoir
Au regard de l’offre et de la demande des dernières semaines, le marché européen paraît en équilibre, mais le danger d’une baisse du prix du porc ne peut encore être écarté.
La situation des élevages s’aggrave chaque jour, avec de nouvelles hausses des coûts liées aux renchérissements des prix des matières premières.
Le commerce des porcelets est toujours dans l'attente. Une amélioration est espérée vers la fin janvier, si toutefois les commandes des engraisseurs espagnols et de l’Europe centrale se confirment, ce qui dépendra largement des perspectives d'évolution des deux autres composantes de leur marge…
Les naisseurs spécialisés traversent une période particulièrement difficile et longue.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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