Des marchés perturbés
L’évolution des cotations des principaux bassins de production en mai a été pour le moins inhabituelle, due pour beaucoup aux perturbations entraînée par la grippe A.
En Allemagne, le prix du porc a connu en fin du mois de mai un coup d’arrêt brutal après 3 semaines de hausse. La baisse des cours a atteint près de 50% du gain des semaines précédentes. La cotation aux Pays-Bas a connu une évolution similaire. En effet, de fortes tensions sur le marché des pièces ont pesé sur les cours du porc, les abatteurs peinant à répercuter la hausse vers l’aval. Les cours semblent cependant redémarrer ces dernières semaines.
A l’inverse, en France, en Espagne et au Danemark, la hausse s’est enclenchée, avec un peu de retard par rapport à l’Allemagne, et s’est poursuivie dans le courant du mois de juin.
Ainsi, à la mi-juin, le prix perçu en Espagne, selon les estimations de l’IFIP, a repris la tête, avec 1,49 €/kg. Le prix allemand a été pénalisé par la baisse inhabituelle des cours et se trouve juste derrière, à 1,44 €/kg. Si le prix perçu au Danemark stagne depuis 3 semaines maintenant, la hausse des semaines précédentes le positionne au 3ème rang européen, proche de 1,39 €/kg. Les cours dans ce pays sont fortement administrés et reflètent souvent la situation à l’export. Suivent juste derrière les prix français et néerlandais, à 1,37 €/kg.
Il semblerait que la lente réduction de l’offre de porcs charcutiers se fasse enfin sentir, en Allemagne notamment, où les abattoirs commenceraient à manquer d’approvisionnement.
Quant à la situation de l’export, la très forte baisse de production dans les pays de l’Est induit finalement une hausse importante des importations, bien qu’elles ne compenseraient que très partiellement le déficit.
Par ailleurs, le beau temps sur une partie de l’Europe pourrait stimuler de nouveau la consommation saisonnière. La météo reste cependant trop incertaine pour l’instant pour donner une perspective claire de la consommation.
Après plusieurs semaines perturbées, le marché du porc repart à la hausse, en profitant d’une baisse de l’offre et de conditions de demande favorable (consommation et exports). Cependant, l’instabilité récente des marchés européens soulignent l’existence de tensions, sur le prix des pièces notamment.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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