Europe : sur les traces hésitantes de l’Allemagne ou les espoirs déçus.
Le Marché Européen ne se relève pas. L'Allemagne nous offre des cours glissant dans l’abîme semaine après semaine. L'évolution du cours allemand sur les cinq dernières semaines a été la suivante:
Semaine 12 | 1,44 € / kg carcasse | - 0,03 € |
Semaine 13 | 1,40 € / kg carcasse | - 0,04 € |
Semaine 14 | 1,40 € / kg carcasse | Inchangé |
Semaine 15 | 1,35 € / kg carcasse | - 0,05 € |
Lundi 18 Avril | 1,28 € / kg carcasse | - 0,07 € |
Total cumulé | - 0,19 € |
L'Allemagne conserve, indiscutablement, son rôle de marché de référence en Europe: c'est l'état le plus peuplé d'Europe avec également le plus d'abattage de porcs. On admet communément que si le marché allemand est apathique, le reste de l'Europe ne peut pas montrer une activité débordante.
En vérité, le mois d'avril a été un mois à la baisse, contrairement aux prévisions que nous avions faites et pour lequel nous pensions que ce serait un mois de transition en attente de meilleures perspectives en mai.
Nous continuons à croire que mai sera plus ferme, le problème étant que les hausses de prix attendues - si elles se concrétisent - seront effectuées sur des cours déjà en baisse depuis le début de l'année. Ce qui signifie que pour l'éleveur l'année passe de "bonne" à seulement "passable".
La persistance et la ténacité des baisses de prix sont dues à deux facteurs classiques. La demande interne en Europe ne décolle pas (pour citer un exemple : la consommation en France en 2004 a été inférieure de 4% par rapport à la consommation de 2003, au premier trimestre 2005 on a constaté une autre diminution sur le même marché de 4,5%) et l’offre en vif pour l’abattage continue à un très bon rythme même une fois passés les retards pris à Pâques.
Les faits sont têtus et il n'y a pas doute que la production européenne dépasse la capacité de consommation : si les exportations vers les pays tiers faiblissent les stocks s’emballent automatiquement et l'optimisme se dilue.
Les abattages espagnols continuent à un très bon rythme, obligeant les opérateurs à entreposer d'importants stocks de viande non vendue. Le stock de pièces de découpe pour la période estivale menace de juguler toute réaction haussière. L’insuffisance annoncée de l’offre ne se profile pas et nous craignons que la courbe classique du prix du porc ne change son profil sur cet exercice.
Nous regrettons de ne pas pouvoir maintenir notre optimisme.
L'homme propose et Dieu dispose.
Guillem Burset
Grup Unexporc