Situation partagée en février – un espoir en mars ?
En février, deux tendances se sont dégagées en Europe. Au Nord, la stabilité, voire la baisse des cotations est de mise, notamment en Allemagne, avec 8 semaines de stabilité du prix perçu, à 1,29 €/kg. La période de carnaval (absence d’une journée d’abattage) a certainement pesé sur les abattages et les prix, mais le cours n’est pas reparti à la hausse par la suite. Au Danemark et aux Pays-Bas, le recul s’est poursuivi en février, respectivement de -6 et -3%.
A l’inverse, les cours sont partis à la hausse en Espagne, vraisemblablement en prévision des semaines saintes et en préparation de la période estivale.
En Allemagne et aux Pays-Bas, un frémissement est apparu, avec une hausse des cours la semaine dernière, laissant espérer un déblocage de la situation.
La France se situe dans une position intermédiaire, avec une croissance de 3% du prix du porc en février, mais une stabilisation des cours par la suite.
Le prix perçu espagnol reste en tête en Europe ; suivent les cours français et allemands, tandis que le prix danois, reste fixé aux alentours de 1,20, toujours lanterne rouge.
Le cheptel baisse, la production suit doucement
La majorité des pays de l’UE à 27 ont a présent transmis leurs effectifs porcins de fin 2008 (22 pays soit environ 90% du cheptel européen). La Belgique, le Portugal, la Suède, l’Irlande et le Luxembourg manquent encore. Le troupeau européen recule de 4,5% par rapport à 2007, la baisse atteignant 17% dans les pays issus de l’élargissement de 2004 (-7% pour les pays entrés en 2007). Le troupeau reproducteur diminue quant à lui d’un peu moins de 7%, et un peu plus de 5% pour les truies saillies. En Espagne, le cheptel total augmente de près de 1%, alors que les truies reculent de 4,5%.
Selon les dernières prévisions, la baisse attendue de la production durant 1er trimestre de 2009 est d’un peu plus de 3% pour l’UE à 27. Selon les dernières prévisions, l’offre en Allemagne, au Danemark, en France et aux Pays-Bas (soit près de la moitié du total européen) reculerait d’environ 0,5%. Cette baisse se maintiendra au 2ème trimestre, en parallèle à une diminution de près de 2% pour l’UE 27.
Des exportations toujours difficiles
Ce recul de l’offre européenne est partiellement masqué par les difficultés à l’exportation. En cumul de novembre-décembre, les volumes ont reculé de 5% par rapport à 2007. Les flux issus de l’ex- UE à 15 ont été les plus touchés (-12%), et particulièrement le Danemark, la France et les Pays-Bas. A l’inverse, l’Allemagne s’est renforcée (+19%), devenant ainsi le 1er exportateur européen vers les pays tiers.
Après un mois de janvier morose, les ventes ont légèrement repris en février, mais les exportations restent peu rentables au vu de la situation économique actuelle.
En février, la reprise espérée a tardé à se faire sentir. L’offre baisse mais les conditions économiques actuelles entraînent des difficultés à l’exportation et pèsent sur la consommation, ce qui freine la remontée des cours. Si le prix du porc a fortement augmenté en Espagne, les autres marchés sont restés bien moins actifs. Cependant, les dernières hausses en Allemagne et aux Pays-Bas laisse entrevoir un premier élément de reprise, bien qu’il soit encore trop tôt pour parler de redémarrage des cours.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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