Septembre 2005: le désordre européen entraîne l'Espagne.
Septembre est le mois de la rentrée après les vacances et cela prépare en général un bon niveau de demande sur les marchés européens de référence (l'Allemagne et la France). Cette situation se traduit généralement par la fermeté des cours.
En Espagne, la tradition montre que les cours diminuent en septembre (la sur-demande touristique disparaît, la météo plus favorable favorise la croissance.....) ce qui permet de retrouver une compétitivité exportatrice. L'abattoir retrouve généralement des marges après l'été pendant lequel il ressent toujours de sérieuses difficultés.
Contrairement à la tradition, tant l'Allemagne que la France présentent (sur l’ensemble du mois) de nombreux signes de faiblesse avec leurs cours en nette régression. Cet état de fait est néfaste pour les intérêts de la filière espagnole.
Sur le marché espagnol l'offre de vif reste encore mesurée : on a constaté des expéditions de vif en Italie et le poids moyen de la carcasse n’évolue pas. La forte diminution des deux premiers marchés de septembre est due davantage à la pression des abattoirs qu'à une avalanche de l'offre.
Sur le marché de Lerida (Mercolleida) de fortes tensions sont réapparues ; beaucoup d'entre nous craignons que cette tension se prolonge jusqu'à mi-octobre quand l'augmentation prévisible de l'offre aidera à établir un prix adopté de façon consensuelle. D'ici à décembre nous pensons que le cours ne peut seulement que baisser, mais à quel rythme ?
Comme preuve de ce désordre généralisé, nous transcrivons ci-après l'analyse du marché hebdomadaire français publié dans le journal agronomique "Les Marchés" (le journal professionnel diffusé largement chez notre voisin) dans son édition du lundi 12 Septembre.
"Les
professionnels ne savent que penser. L'atmosphère est pleine de
doutes. D'une part, le nombre disponible de porcs pour l'abattage est
loin d'être excessif et les besoins des abattoirs sont corrects
pour cette période de l'année. Le marché paraît
fluide. D'autre part le mois de septembre est très difficile pour
la découpe, la période n'est pas propice aux ventes de pièces
nobles, les marchés d'exportation ne présentent pas de demande
et la pression des acheteurs augmente. Dans ce contexte il s'avère
très difficile de prédire l'évolution du cours "
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Nous sommes convaincus que la confusion que ce texte laisse entendre est générale dans toute l'UE bien que, peut-être, parée de plus de pessimisme.
En tout cas et à notre avis, la caractéristique la plus remarquable du marché espagnol à la veille de l'automne est que l'on vérifie que l'évolution relative du cours espagnol par rapport aux cours européens est différente, beaucoup plus ferme, qu’au cours des années précédentes. D'ordinaire ce qui arrivait était qu'en septembre les cours européens résistaient et qu’en Espagne ils chutaient nettement.
Nous trouvons un autre événement extrêmement préoccupant dans l'effondrement total du marché de la longe au sein de l'UE; comme nous l'a déclaré un opérateur français réputé : "le marché de la longe est un cimetière…" Sans commentaires.
En définitive : que chaque mât supporte sa voile !
Guillem Burset
Grup Unexporc