Sprint final surprenant
Dépassant toutes les prévisions, même les plus optimistes, le prix du porc a réalisé un sprint mémorable à la fin de cet exercice comme s'il voulait faire oublier les funestes circonstances économiques de l'année entière. Au cours des quatre dernières séances, l'augmentation de 0,102 euros/kilo représente presque 12 % par rapport au cours antérieur à la hausse, ce qui est très substantiel. En tous cas, cela n'est pas suffisant.
En vérité, notre marché démontre une fois de plus sa capacité à évoluer de façon différente de celle de nos voisins européens: la tonalité de Décembre, tant en Allemagne qu'en France a été une nouvelle fois décourageante.
L'activité frénétique des abattoirs pendant tout l'automne ainsi que l'arrivée subite du froid hivernal a contribué de façon décisive à soutenir le prix espagnol. D'autre part, notre cours se situait à un niveau inférieur à celui de nos voisins, ce qui fait que l'augmentation peut être considérée comme un juste et nécessaire réajustement. Ce n'est pas suffisant.
Quoiqu'il en soit, la nouvelle année débutera avec un meilleur prix qu'en 2007; il ne fait pas de doute que c'est une bonne nouvelle qui s'ajoute aux bonnes attentes que nous imaginons pour le printemps. Bien que la réalité actuelle soit encore très ingrate, il reste à regarder le futur avec espoir.
Sans aucun changement significatif au-delà des frontières, il reste un petit parcours à la hausse pour le cours espagnol (qui, s'il se produisait, serait aux dépens du prote-monnaie de l'abattoir). Ce n'est pas suffisant.
Dans toute l'UE, le scénario global est le même: les coûts de production se sont emballés (les céréales, l'énergie, le contrôle de l'environnement: rien ne baisse, tout augmente) et après des mois de prix dérisoires la crise est bien palpable et omniprésente.
Il faudrait une hausse d'au moins 20 centimes par kilo vif pour équilibrer les compte en production: une hausse de cet ordre serait possible en Espagne si l'Europe l'accompagne. Pour le moment ce n'est pas le cas. C'est triste.
Espérons que 2008 se présente imbibé de bonnes nouvelles pour la production qui en a bien besoin.
Joyeux Noël et Bonne Année!
Guillem Burset |
Pôle Économie IFIP