Il n'est pas facile d'imaginer que la stabilité du prix du porc qui perdure depuis maintenant 3 mois, cache un potentiel de hausse qui pourrait, plus ou moins rapidement, se mettre en branle.
Encore élevée, l’offre de porcs semble s’orienter à la baisse, selon un mouvement qui devrait s'accélérer. Les retards d’enlèvement de la fin 2007 sont largement passés et les premiers résultats des enquêtes de cheptel traduisent des baisses, quelquefois importantes, des cheptels reproducteurs, donc de l'offre à venir sur le reste de l'année.
La demande aussi devrait se dynamiser dans les prochaines semaines. Les exportations vers les pays tiers, soutenues par les restitutions, ont permis de soulager le marché européen. Les flux vers la Russie sont particulièrement forts. Il faut seulement espérer que les quotas accordés à l’UE par les Russes soient renégociés, car au rythme actuel des exportations le plafond autorisé de 250 000 tonnes sera atteint avant le milieu de l’année 2008…
Baisse des truies
Les effets de la crise sont perceptibles au travers des effectifs porcins relevés en novembre/décembre 2007 par les 8 pays de l’UE ayant à ce jour transmis leurs données et qui regroupent la moitié des effectifs porcins européens. Leur nombre total de porcs a diminué de 1% en un an, et leur cheptel truies de près de 5%.
La réduction est particulièrement importante chez les Nouveaux États-membres : en Pologne, Hongrie et République Tchèque, le nombre de truies a chuté fortement, de - 10% à - 14% selon le pays. A l’inverse, les évolutions sont variables dans les pays de l’ex-UE à 15, de + 1% en un an aux Pays-Bas à - 2% en Allemagne et - 4% au Danemark. Malheureusement, les données françaises et espagnoles manquent encore parmi les grands producteurs. Des premières estimations pour la France tablent cependant sur une baisse en cours du troupeau reproducteur.
Perspective plus favorable
Une reprise du cours du porc se profile donc timidement, partant d'un niveau très inférieur au coût de production. Mais le commerce de la viande doit suivre pour pérenniser le mouvement ; de petites améliorations sont attendues dans les différents pays.
Un progrès est déjà visible dans le commerce des porcelets, plus actif en Espagne. La Pologne aussi importe des porcelets, néerlandais et danois surtout, afin de compenser la baisse de 5% en un an constatée en décembre 2007 du nombre des porcelets présents dans les élevages polonais.
Il faut aussi prendre en compte l'effet de la reconduction probable à Bruxelles des restitutions à l'exportation, tandis que le "déstockage" privé, qui devait commencer en mars 2008, devrait être repoussé de 3 mois, pour des premières remises sur le marché en juin 2008.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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