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La crise de la dioxine en Allemagne
Cette nouvelle crise de la dioxine a officiellement débuté le 27 décembre dernier, quand les autorités allemandes ont averti la Commission Européenne de la contamination d’un lot d’acides gras destinés à l’alimentation animale.
Conséquence directe de cette crise, plus de 4 000 élevages ont été suspendus en Allemagne, bien que la plupart soit à présent libérés. La Corée du Sud et la Chine ont suspendu temporairement leurs importations allemandes et d’autres pays, comme la Russie, ont renforcé leurs contrôles. La consommation, saisonnièrement peu dynamique, a fortement baissé.
En parallèle, l’offre est surabondante. Les raisons sont à la fois structurelles (croissance régulière de la production au cours des dernières années) et conjoncturelles (perturbations des livraisons en décembre et janvier en raison de la neige, puis des blocages temporaires).
Dès la fin décembre, ce déséquilibre s’est traduit par des baisses successives du prix du porc et des pièces en Allemagne. Un effondrement des cours de plus 20 centimes a été enregistré à la mi-janvier. Selon l’AMI, l’objectif de cette baisse est d’inciter les abatteurs à acheter puis stocker, en attendant une situation de marché plus favorable. Vendredi 21, le Vereinigungspreis a été reconduit, à1,12 €/point d’indice.
Le prix perçu allemand est à présent estimé aux alentours de 1€/kg, de loin le plus bas d’Europe. Le marché néerlandais, bien que non directement concerné par la crise, est fortement lié à celui de son voisin. Le prix du porc a baissé de plus de 10 centimes sur l’ensemble de la période et de grandes perturbations ont été constatées sur le marché des porcelets.
Fermeté des autres marchés
Dans le reste de l’Europe, les cours sont bien plus fermes. Si le prix perçu par les éleveurs danois enregistre une baisse de 5 centimes au cours du mois, les cours progressent lentement en France. En Espagne, le prix du porc gagne 3 centimes, face à une offre réduite (forts abattages de décembre, réduction saisonnière, baisse du cheptel truies…) et une demande en hausse (anticipation des abatteurs d’une augmentation plus importante des cours, stimulation des exports).
Pour le 3ème mois consécutif, les cours remontent aux Etats-Unis. Après la chute brutale du cours au début de l’automne, le prix a regagné plus de la moitié de ce qu’il avait perdu.
Quelles suites possibles ?
Si l’Allemagne parvient à justifier de mesures de contrôle efficaces et de la disparition des lots d’aliments et de produits animaux incriminés, les flux reprendront car la demande internationale est là. En attendant, il y a une opportunité pour d’autre pays de prendre temporairement des parts de marché. L’autre point clé sera de ramener l’ordre dans l’offre allemande.
La confiance des consommateurs sera un facteur d’ajustement du rétablissement des cours. La viande bovine est durablement chère ; celle de volaille est encore plus touchée par la crise de la dioxine que la viande de porc. Les 3 principaux opérateurs d’abattage (Tönnies, Vion et Westfleisch) mettent en place de grandes campagnes de communication.
Mais le risque demeure élevé de voir le marché européen engorgé par les porcs allemands qui ne trouvent plus leurs débouchés habituels.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Le 21 janvier 2011
Pôle Économie IFIP
Pôle Économie IFIP
