Incertitudes sur les marchés
Mi juin, la hausse du prix du porc s’est enclenchée sur les marchés européens, mettant un terme à la stagnation des cours. En moyenne, le prix perçu par les éleveurs en France a progressé de 4,5% en juin. L’augmentation a été de plus de 4% au Danemark, aux Pays-Bas et en Allemagne. Elle a atteint près de 7% en Espagne. Partout en Europe, l’offre baisse de manière perceptible, à des niveaux plus ou moins marqués. Après un mois de mai chaotique, les abattages ont retrouvé une certaine fluidité, avec des poids en baisse, en France et en Espagne notamment. Les exportations en vif progressent dans le Nord de l’Europe, à destination de l’Europe de l’Est et de la Pologne plus particulièrement. L’appel d’air ainsi créé s’est propagé aux pays voisins. La consommation se tient bien dans les pays de l’ancienne UE à 15, tandis qu’elle diminue dans les NEM, du fait de la baisse importante de la production.
Cependant, des tensions sont à nouveau apparues début juillet. Le cours allemand a chuté de 6 centimes, entraînant dans son sillage les prix néerlandais et belges. Malgré le resserrement de l’offre, les abatteurs allemands et néerlandais peinent à répercuter les hausses de prix vers les transformateurs, les distributeurs et à l’exportation.
Les cotations espagnoles et françaises ont bien résisté dans un 1er temps, portées par la consommation accrue générée par l’afflux touristique de la saison estivale. Si le prix espagnol s’est maintenu, le cadran en France a reculé.
Aujourd’hui, des mouvements contradictoires se font jour ; la faible offre en porcs charcutiers a relancé la hausse des cours en Allemagne et aux Pays Bas, tandis qu’en France, d’intenses discussions au Marché du Porc Breton n’ont pu empêcher les prix de stagner.
Selon nos estimations, le prix perçu par les éleveurs espagnols est nettement en tête en Europe, près de 15 centimes supérieur au prix allemand. Suit le prix français tandis que les prix néerlandais et danois ferment la marche.
Les perspectives pour le reste de la saison estivale sont floues, du fait de tensions persistantes sur le marché des pièces. L’offre en porcs charcutiers est en recul. Conjuguée à des exportations en vif toujours soutenue vers l’Est, elle devrait normalement permettre aux cours de reprendre leur hausse estivale en Europe. De nouvelles baisses ne sont cependant pas impossibles d’ici la fin août.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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