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Commentaire 21-jun-2007

Depuis la mi-mai, les cours des marchés européens ont varié de manière très différente. La France qui était décrochée, avec une progression de 14,5 cts a rattrapé l'Allemagne (+7 cts). L'Espag...
21 Juin 2007
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Depuis la mi-mai, les cours des marchés européens ont varié de manière très différente. La France qui était décrochée, avec une progression de 14,5 cts a rattrapé l'Allemagne (+7 cts). L'Espagne a continué à faire cavalier seul, + 20 cts de hausse équivalent carcasse depuis un mois, ce qui lui donne une avance considérable sur les autres pays européens : 15 cts par kg vif sur la France, l'Allemagne et les Pays Bas. Le Danemark et l'Italie sont décrochés à 10 cts environ du kg vif (payé éleveur). Cependant le Danemark avec +4 cts prévus en semaine 25 entame sa remontée.

C'est l'offre plus faible qui est à l'origine de cette remontée car la consommation n'est pas dynamisée par le beau temps espéré.

Le souci actuel dans le milieu concerne l'envolée incontrôlée du prix des matières premières comme cela est résumé dans l'analyse des marchés de La Depêche du 14 juin avec le titre "le marché céréalier perd la boule".

En une semaine, les prix du blé et de l'orge « rendus Rouen » ont augmenté respectivement de 19 et 20 euros / tonne. Le coût matière d'un aliment charcutier comparé entre juillet 2006 et juillet 2007 à partir des bases actuelles passe de 120 euros tonne à plus de 170 euros/tonne. Les conséquences de cette explosion sont multiples :

1. Le prix de revient du kg de carcasse va augmenter en un an de près de 20 cts d'euro, ce qui donne un prix de revient moyen supérieur à 1.40 euros et donc un prix d'équilibre cadran supérieur de 5 cts au prix de vente actuel (1.227).

2. Les besoins en fond de roulement vont augmenter très rapidement chez les éleveurs les plus fragiles sous le double effet du prix de l'aliment et des pertes cumulées.

3. Nous allons observer des distorsions de compétitivité très importantes entre les éleveurs fabricants qui produisent leurs céréales et tous les autres, dès lors qu'ils achètent leurs aliments ou leurs céréales. Mais il ne faut pas se leurrer, car l'écart de résultat ne correspondra qu'à la différence de valorisation entre les céréales autoconsommées ou vendues.

4. Le marché à terme Euronext a montré depuis 2 ans toute son utilité. Les quelques producteurs soucieux d'utiliser des méthodes modernes pour maîtriser le marché des matières premières peuvent se réjouir de s'être positionnés à des prix intermédiaires entre ceux de 2006 et de 2007. Cependant si les prix actuels devaient s'imposer durablement, il n'existerait plus aucun artifice pour se protéger. Ce n'est pas le marché d'Hanovre totalement inactif qui va soutenir le prix du porc à la vente.

Nous voici dans une drôle de situation. Il n'y a plus qu'à espérer au niveau de la production que les mouvements de hausse actuels des matières premières déclenchent chez les distributeurs une prise de conscience d'un réajustement rapide, important et nécessaire du produit qu'ils achètent. Ils n'ont d'ailleurs pas d'autre choix, puisque chaque pays doit affronter le même problème.

Hilaire Herbert

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