Une baisse générale et inhabituelle
En juillet, les prix dans les principaux pays producteurs en Europe sont à la baisse.
Si un recul des cours en début de mois est devenu habituel en Allemagne et aux Pays-Bas, c’est l’importance et la durée de cette baisse qui surprennent. Le prix danois a suivi, pour la première fois depuis le début de 2010. Après avoir résisté plusieurs semaines, le cours espagnol a fini par diminuer aussi, ce qui est très rare pour la saison. Le prix du porc s’érode doucement en France mais il résiste.
Le prix au Danemark et en Espagne est proche de son niveau de l’an passé, mais dans les autres pays, il est bien plus bas, de 8 à 10 centimes.
La valorisation des pièces est difficile
L’offre connaît son creux saisonnier partout en Europe, avec des poids de carcasses en nette baisse. Les abattages sont fluides. Dans le nord de l’Europe, la vague de chaleur et les départs en vacances pèsent sur la consommation intérieure. En France, la consommation des ménages de porc frais sur le 1er semestre est en nette baisse alors que celle de charcuterie progresse, rapport à la même période en 2009. En Espagne, la consommation des ménages se porte bien, mais la question se pose sur celle dans les restaurants.
Le marché à l’export est calme, moins dynamique que les mois passés. Selon les opérateurs danois, la Russie et le Japon sont présents mais n’animent pas le marché, les exportations vers l’Angleterre reculent alors qu’elles augmentent vers la Chine. Malgré une récente détérioration, le dollar américain reste élevé face à l’euro pour s’établir à 1,29€. Le cours du porc américain, exprimé en euro, n’est pas loin de la moyenne de l’UE à 27, ce qui favorise la compétitivité européenne.
Le problème principal de la rémunération des porcs vient de la difficulté d’augmenter les prix de la viande, autres que celles des pièces de grillades. Les baisses successives du prix des animaux ont permis d’améliorer les marges des abatteurs mais la situation de ceux-ci restent tendue car le marché des pièces est atone.
Des perspectives floues
En Espagne, la baisse des cours, combinée à une hausse du cours de l’aliment incite les intégrateurs à accélérer l’abattage de leurs bêtes. Ils espèrent ainsi freiner la baisse automnale en limitant l’offre à ce moment-là. Mais en parallèle, certains abatteurs comptent fermer leurs outils un jour par semaine, soit une baisse estimée à 5%.
En Allemagne et aux Pays-Bas, la tension est palpable : on assiste à des déconnexions entre le prix issu de la négociation avec les groupements et celui fixé par les industriels, Vion et Tönnies en tête. Cette situation relance le débat sur les marges dans la filière.
En France, offre et demande semblent équilibrées. La valorisation des principales pièces progresse, alors que dans les autres pays, elle est stable ou en baisse. Si ces conditions se maintiennent, une amélioration peut s’envisager sur le reste de l’été.
Les perspectives sont bien plus floues dans le reste de l’Europe. La situation, loin des hypothèses optimistes du mois passé, s’oriente maintenant plus vers un statu quo. Seule une consommation très dynamique permettrait de relancer le marché du porc cet été…
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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