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La légère reprise des cours en mars ne s’est pas poursuivie en avril. L’amélioration est toujours attendue en mai, afin d’effacer les mauvais résultats économiques cumulés depuis plus de deux ans.
En début de mois, le cours allemand a reculé de 5 centimes, entraînant dans son sillage la cotation néerlandaise (-4 centimes). C’est la période qui a vu se déchaîner la tempête médiatique sur la grippe A. Les opérateurs allemands, anticipant une baisse de la consommation, auraient fait pression sur les prix. Les cours allemand et néerlandais se sont cependant repris quinze jours plus tard, effaçant ce recul.
En France, après sept semaines de stabilité, la cotation au Cadran a reculé d’un peu plus de deux centimes depuis le début du mois ; la dernière cotation vient cependant d’effacer une bonne partie de cette diminution. En Espagne, après huit semaines de statu quo, le prix du porc a baissé de plus de 3 centimes la semaine dernière, valeur confirmée cette semaine. Habituellement, le prix espagnol s’envole en mai ; l’offre serait cependant abondante, à la suite des divers jours fériés, d’une grève chez un abatteur et de mouvements d’inquiétude des éleveurs, qui amènent plus d’animaux à l’abattage.
Après diverses périodes de hausse, la cotation danoise est stable depuis la fin avril. Le statu quo semble régner en Europe, chaque marché semblant attendre du voisin le premier signe de reprise. Les frémissements constatés en Allemagne, aux Pays-Bas et plus récemment en France sont-ils les signes d’une reprise tant attendue ?
Une (trop ?) lente baisse de l’offre
Contrairement aux perspectives annoncées jusqu’à présent, l’offre européenne en porcs charcutiers est restée suffisante par rapport à la demande. Les dernières prévisions présentées à Bruxelles tablent sur une baisse de moins de 1% lors du premier semestre dans l’UE à 15 et de 2,5% dans l’UE à 27.
Difficile de cerner la demande
Concernant la demande, les effets de la grippe A semblent finalement assez limités. Le retard dans le début de la saison des grillades semble peser plus lourd sur la balance. Le comportement des consommateurs est cependant volatile et la situation peut rapidement basculer, d’un côté comme de l’autre. En l’Europe de l’Est, où se situe l’essentiel de la baisse de l’offre, la consommation recule, les pays concernés ne compensant pas la baisse de la production par des importations.
Les exportations en viandes fraîches, réfrigérées et congelées de l’UE vers les pays tiers ont reculé de 16% sur les deux premiers mois de 2009 comparé à la même période en 2008. Les restitutions étaient alors actives et dynamisaient les flux, la crise financière n’était pas encore là pour peser sur le commerce mondial. Le niveau d’export de ce début d’année reste cependant 9% supérieur à celui de 2007.
La dévaluation des monnaies pèse aussi sur les exportations, vers la Russie notamment, où le Rouble a reculé de 30% face à l’Euro au cours de ces six derniers mois.
Partout en Europe, le réveil de la demande printanière, facteur déclenchant de la hausse saisonnière des cours au mois de mai, est attendu avec grande impatience de la part des producteurs.
Mais la visibilité actuelle sur l’équilibre entre offre et demande est insuffisante pour estimer le moment de cette reprise et ses proportions.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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