La baisse saisonnière est déjà là
Après un été décevant, les espoirs se portaient vers une reprise début septembre. Las, ils ont été déçus, la baisse saisonnière des cours s’étant enclenchée dès la première semaine de rentrée.
En Espagne, depuis le début d’août, la chute des cours a été violente. Après un été stable en demi-teinte, la baisse a été vive en Allemagne en septembre où le cours a plongé de 14 centimes en trois semaines. Différentes explications sont données :
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les abatteurs-transformateurs ayant vu leur marge se réduire cet été, avec
un prix du porc stable, cherchent donc à compenser, surtout dans cette période
de promotions et de prix bas ; • les opérateurs allemands veulent renforcer leurs positions sur le marché européen, vers l’Europe de l’Est notamment, avec des prix plus bas. |
Le cours danois, stable depuis début août, commençait à fléchir mi-septembre. Pour les trois pays, le prix moyen aux éleveurs convergeait aux environs de 1,35 €, soit quelques centimes au-dessus de la France et des Pays-Bas.
La France a résisté à la baisse début septembre, puis a fini par céder aussi. Face à une offre qui se réduit très lentement, la consommation n’a pas été bonne : cet été, elle a fortement reculé et les promotions de septembre semblent relativement restreintes en volume, malgré des prix d’appels intéressants pour les consommateurs.
Finalement, le cours néerlandais, dont l’évolution suit celle de la cotation allemande, a également plongé depuis le début du mois, le prix perçu par les éleveurs étant repassé sous celui de la France.
Les perspectives ne sont guère réjouissantes. Si l’offre poursuit sa lente réduction, comme le laissent entendre les récentes enquêtes de cheptel, la demande ne semble pas être au mieux. En témoigne un marché européen des pièces particulièrement atone.
Aux Etats-Unis et au Canada, l’offre en porc charcutier est élevée, face à une demande en panne. Cette situation entraîne une chute des cours. Conjuguée à la faiblesse du dollar américain face à l’euro, elle pénalise la compétitivité européenne. Les exportateurs européens souffrent de la concurrence sur de multiples débouchés, en Asie et en Russie notamment.
La situation financière des éleveurs nord-américains est cependant difficile, ce qui devrait entraîner une baisse de la production, mais pas avant l’horizon 2010.
Dans les NEM, les prémices de reprise économique permettraient un timide redémarrage des importations en provenance de l’Europe de l’Ouest, mais ces flux restent fragiles.
Dans un contexte de baisse saisonnière qui s’est déjà enclenchée, il faut espérer que les promotions de septembre réussissent à stimuler une consommation actuellement difficile. A l’exportation, certaines positions s’améliorent lentement mais les flux vers les pays tiers restent sous pression, dans un contexte de forte concurrence mondiale.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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