La hausse se poursuit
En juin, la hausse des cours du porc se poursuit dans la plupart des bassins européens.
En Espagne, le prix grimpe en flèche, soutenu par la préparation de la saison estivale. Si la demande intérieure reste faible, le recul de l’offre de porcs charcutiers et les exportations vers l’Europe de l’Est stimulent le marché ibérique.
Le cours allemand grimpe également de façon régulière. Il a d’ores et déjà dépassé son maximum de l’été 2009. Aux Pays-Bas, l’évolution est similaire ; le prix du porc payé aux éleveurs néerlandais se rapproche de celui constaté au Danemark. Ce dernier a beaucoup monté en mai, avoisinant la valeur allemande, mais sa hausse a été freinée depuis le début du mois de juin, avec deux pauses en trois semaines.
Globalement, le prix perçu par les éleveurs français progresse de façon plus heurtée que ceux des autres principaux bassins européens, en retrait par rapport à ceux-ci.
Des conditions favorables...
Durant les six derniers mois, la hausse conséquente du dollar face à l’euro (passé de 1,50 $ à 1,25 $ pour 1 €) a permis aux exportations européennes de retrouver de la compétitivité sur le marché mondial. La croissance des flux vers les pays tiers se poursuit, notamment vers la Russie. Le Danemark se montre particulièrement dynamique.
Aux États-Unis, la forte augmentation du prix du porc a permis de combler l’écart important qui existait avec le prix moyen du porc dans l’UE à 27. Après deux années de crise, les éleveurs américains voient leur situation s’améliorer. Toutefois, le prix américain s’est stabilisé autour de 1,35-1,40 €/kg durant les dernières semaines, et le prix européen est repassé en tête. Les prévisions aux États-Unis tablent sur une augmentation de la production porcine en seconde moitié de 2010, qui devrait peser sur les cours.
… mais une demande intérieure toujours sujette à caution
La demande intérieure européenne reste difficile à apprécier. Les épisodes de beau temps ont tiré la consommation des produits à griller, tout particulièrement dans le nord de l’Europe. En France, les conditions météorologiques dégradées des dernières semaines ont pesé sur les achats.
D’une façon générale en Europe, le prix de la longe croit régulièrement tandis que celui du jambon est hésitant. Les valorisations de l’épaule et de la poitrine se réveillent, en Allemagne et en Italie surtout. Selon AMI, les débouchés à l’exportation permettent aux abatteurs allemands de maintenir un prix élevé du porc, la valorisation sur le marché national n’étant pas aussi rémunératrice.
Les perspectives sont optimistes pour l’été. Les prix augmentent dans les grands bassins de production et dépassent aujourd’hui leur niveau de 2009.
La valorisation des pièces restera cependant un des facteurs clé de l’amplitude de la hausse, car les abatteurs-découpeurs peinent toujours à répercuter à leur aval l’augmentation du prix du porc charcutier. Un phénomène qui avait bridé l’évolution des prix durant l’été 2009…
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie IFIP
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