Juin 2007: le marché espagnol évolue librement
Le prix du porc en Espagne a augmenté de façon consécutive lors des six derniers marchés. La dernière raison de cette hausse doit être recherchée dans la timidité de l'offre.
A l'heure actuelle, le niveau de notre cours est supérieur à celui de nos voisins concurrents dans les proportions suivantes (avec une erreur due au système de calcul que nous estimons inférieure à 2 centimes):
France: Allemagne: Hollande: |
Inférieur de 21 centimes
par kg vif Inférieur de 18 centimes par kg vif Inférieur de 20 centimes par kg vif |
Le cours espagnol se maintient en s'appuyant sur les pertes de l'abattoir, ce qui génère une tension palpable. Les abattoirs ont commencé, comme cela était prévisible, des réductions importantes d'abattage pour essayer de desserrer la pression sur la demande et comme mesure logique pour lutter contre les pertes. Il ne semble pas que pour le moment la mesure soit suffisante. En conséquence de ces différences, il est sûr qu'il y aura des importations de cheptel vif pour un abattage dans la péninsule.
L'apathie générale du marché est extrêmement préoccupante; on abat beaucoup moins mais le peu que l'on abat n'arrive pas à être consommé (une cause parmi d'autres est l'effondrement de nos exportations: nous ne sommes pas du tout attractifs avec les prix actuels). Les stocks importants dont nous avons systématiquement fait mention dans nos précédents commentaires continuent à être un poids très dangereux pour les mois à venir. On observe des importations de pièces de découpe, encouragées par le prix espagnol qui invite à cela.
Avec l'arrivée effective de l'été, si la chaleur arrive, l'offre restera restreinte en aidant à essayer d'endurer un cours espagnol qui surprend tous nos voisins du Nord des Pyrénées.
De toutes façons, le caractère inexorable des lois économiques finira bien par se manifester; bien que l'offre continue à être restreinte, l'abattoir ne peut continuer à affronter les très sévères pertes actuelles sans réagir avec plus d'énergies'il le faut pour se défendre.
Nous avons bien peur que le marché fléchisse à la baisse très tardivement à la mi-juillet malgré que nous soyons en pleine canicule et que l'offre soit rare. Malheureusement, nous ne sommes pas seuls, ni sur la planète Terre, ni sur le continent européen.
Nous prévoyons un automne très compliqué, peut-être même avec de réelles difficultés pour absorber l'augmentation de l'offre, traditionnelle à cette époque. On verra bien en temps voulu.
Malgré nos efforts, nous n'observons aucun signe qui pousse à l'optimisme.
C'est en général une absurdité de lever un lièvre pour qu'un autre le tue.
Guillem Burset |