Avril 2007 : veille tendue en l’attente de l’été
Les marchés du mois d’avril se sont répétés, une augmentation de 1,50 centimes le 19, une baisse de 1 centime ce jeudi 26. Cela pourrait apparaître comme un comportement erratique mais nous sommes amenés à penser qu’il s’agit de signes de tâtonnements.
Depuis la Semaine Sainte, le temps a été extraordinairement beau au nord du 48ème parallèle (Bretagne, Paris, Strasbourg, Vienne), ce qui est loin d’être insignifiant car le beau temps du printemps agit toujours comme un catalyseur qui augmente la consommation.
Les abattages européens se maintiennent à une bonne cadence : en France, les poids moyens des carcasses excèdent de loin les moyennes historiques(d’où la lourdeur de ce marché, notre principal client) et en Allemagne, l’horizon est plus dégagé, malgré l’abattage de porcs lourds, et le cours de ce marché a augmenté de 0,09 euros/kg de carcasse sur les 4 dernières semaines.
Il faut mentionner aussi le fait qu’en fin de la semaine du 14-15 Avril, un des abattoirs de Danish Crown (plus de 20 millions de porcs abattus chaque année) au Danemark a été la proie des flammes. Cet outil abattait entre 45 000 et 50 000 porcs par semaine et son activité s’est donc trouvée perturbée.
L’euro a atteint des records historiques face au dollar en cette fin de mois. Il en découle deux lectures possibles : un effet positif par la réduction du prix d’achat des céréales ou du soja américains et un effet négatif sur nos exportations vers les marchés extérieurs à l’U.E.. Par simple calcul arithmétique, les effets positifs devraient peser plus que les effets négatifs car l’ensemble de l’U.E. exporte à peine plus de 20% du total de sa production à l’extérieur de ses frontières.
Il en résulte qu’il est très difficile de se risquer à un pronostic sur le cours espagnol dans les semaines à venir ; la situation relatée dans les commentaires précédents sur les stocks de viande existants dans notre pays (en quantités absolument démesurées) n’a pas substantiellement varié, ce qui nous incline à écarter des hausses importantes en mai-juin. Comme chaque année, le marché tendra à la hausse mais nous craignons que, cette année, on constatera la présence d’un « mur inaltérable et indifférent » construit à base de briques constituées par la viande mise en stock en janvier et février.
Nous devons aussi avoir présent à l’esprit que les poids moyens des carcasses se situent systématiquement, semaine après semaine, au-dessus de la moyenne des autres années. Ce facteur n’a jamais été un symptôme de pénurie de l’offre.
Il est évident qu’en Mai et Juin le marché espagnol « doit » se montrer ferme. Cela doit être tenu pour sûr. Il reste à déterminer combien sera forte la position des abattoirs pour la défense de leurs marges et quel sera le positionnement définitif des marchés cibles de nos ventes à l’export.
En résumé : confiance relative dans le futur à court et moyen terme, grandes incertitudes à plus long terme.
Il n’y a pas un travail comme celui du potier que fait de l’argent avec de la boue…..
Guillem Burset |