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Commentaire 30-avr-2009

Il pleut sur un sol mouillé - La "nouvelle grippe" n'est pas de la "grippe porcine" Il y a une semaine, la nouvelle éclatait dans tous les mé...

Il pleut sur un sol mouillé - La "nouvelle grippe" n'est pas de la "grippe porcine"

Il y a une semaine, la nouvelle éclatait dans tous les médias : une recombinaison de virus grippaux infectait de façon virulente les personnes au Mexique. On signalait plusieurs morts.

L'expression "Grippe porcine" apparut subitement dans les titres de tous les médias en faisant porter sur la filière le discrédit lié à la maladie. L'OMS alertait d'une possible pandémie et, fatalement, le porc était associé péjorativement à un problème sanitaire grave.

Depuis le mercredi 29 après-midi, les médias (suivant les instructions des autorités de l'UE) ont rebaptisé la maladie en l'appelant "nouvelle grippe". Il était temps. Nous pensons qu'il y a eu un manque de sensibilité politique pour réagir avant et éviter à la production porcine de culpabiliser inconsciemment alors qu'elle est totalement innocente dans le cadre de l'UE.

Il y a des bonnes nouvelles : la grippe est bénigne (la mortalité mexicaine devrait être imputée à l'incompétence de son système de santé), les antiviraux existants sont efficaces et jusqu'à maintenant on ne signale pas de baisse de consommation liée à l'alerte sanitaire comme en attestent les principaux opérateurs dans la distribution de viande fraîche sur notre marché.

En fonction de la manière dont évoluera cette crise sanitaire, le marché du porc en vif parait ferme comme de la pierre. Les répétitions successives au même cours montrent que nous nous trouvons dans une zone d'attente de la hausse de l'été.

La crise financière a entraîné des ventes non volontaires par manque de financement (ce qui explique les prix particulièrement bas des longes il y a seulement quelques semaines) et, en général, les stocks de pièces nobles ne sont pas importants. Il n'y a pas de stockage privé comme les autres années qui peut freiner les hausses. Si le consommateur, fidèle au rendez-vous, est présent avec la vigueur estivale habituelle, alors certaines pièces devraient être revalorisées de façon importante.

La France hésite (en attendant de monter); l'Allemagne a revalorisé ses prix et tout parait comme si les marchés s'interrogeaient en attendant de voir qui commence le premier le mouvement haussier.

Malgré la résistance à la hausse que le secteur de la transformation a mis en évidence en Espagne dans les dernières semaines, la réalité du marché imposera sa loi et il n'y aura pas d'autre choix que celui de suivre la voie des autres pays. En quelques mots, si le cours monte en Europe, il montera aussi en Espagne.

On s'attend à une bonne campagne pour cet été : prix à la hausse, offre contenue et flux d'exportation confortables. Pour les autres intervenants de la filière (abattage et transformation), on s'attend à plus de difficultés.

Mieux vaut marcher au pas que courir et trébucher.


Guillem Burset

Pôle Économie IFIP

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