Difficultés...sans danger
Le mois de Juin a permis la progression du prix espagnol jusqu'où cela a été possible. Le Mercolleida a enchaîné neuf séances à la hausse, de 1,050 obtenu le 22 Avril à 1,271 le jeudi 17 Juin. Un bon parcours, attendu par les éleveurs et sûrement insuffisant pour beaucoup.
L'Europe résiste; il y a eu de belles tentatives mais la fatigue "imprègne" les cours. L'effondrement du prix allemand au cours de la dernière séance est très significatif (- 8 centimes). La France joue le dilettantisme sans se définir, en se montrant très réticente à suivre les traces de l'Espagne.
La dévaluation de l'Euro a eu son moment et son effet; au final, les prix des pays tiers se sont ajustés à la baisse (pour ne pas perdre des ventes) et l'effet monétaire s'est dilué comme un sachet de sucre en poudre.
La réalité est dure, la crise frappe partout et la consommation s'en ressent. De tous les facteurs qui composent l'équation, le manque de consommation est, probablement, le plus préoccupant et le principal responsable du marasme actuel.
En effet, nous sommes en pleine canicule, la consommation saisonnière devrait doper le prix de différentes pièces et cela ne se produit pas. Au contraire, les longes ont présenté une de ces timides réactions qui ne laissent pas de traces....
Aujourd'hui même, la situation est compliquée; strictement parlant, les porcs français sont moins chers que les nôtres et il ne serait pas étonnant que dans les semaines à venir des camions de porcs du Midi de la France soient abattus au Nord de la Péninsule.
Sur notre marché des séances houleuses s'annoncent; la tradition et la logique voudrait qu'il découle de la situation un cours fort sur le mois de Juillet; la réalité et la lourdeur obstinée des ventes de viande indique le contraire. Il semble inévitable que la relation entre abatteurs et éleveurs se durcisse et se complique.
Les marges des abattoirs deviennent intenables en tendant ainsi vers le négatif. A très court terme, les abattages devront être ralenti et le marché devra se réajuster; la canicule peut y aider (les porcs ne grossissent pas) mais nous ne pensons pas que cela soit suffisant. Nous craignons fort que Juillet se termine avec un prix inférieur à celui d'aujourd'hui.
Isaac Newton a dit : "Ce que nous savons est une goutte d'eau, ce que nous ignorons est un océan".
30 Juin 2010
Guillem Burset |
Pôle Économie IFIP