Commentaire 31-aoû-2005
Au mois d’août, les cours ont dans l’ensemble été haussiers (+ 5 à 8 centimes). Seule l’Espagne est restée scotchée au même prix pendant que les cours italiens ont littéralement explosé (+ 21 centimes en vif ! ?)
Malheureusement, depuis une semaine le MPB a, contre toute attente, entamé un changement d’orientation avec –1,4 centimes jeudi dernier et –2,7 hier, alors que les cours du Danemark et des Pays Bas sont en hausse cette semaine, respectivement de 3 et 1 centimes.
La consommation est bonne, la production en tonnes, est plutôt faible, compte tenu des croissances inférieures de l’été.
Si les abatteurs découpeurs, dans un contexte comme celui-ci, ne peuvent pas valoriser leurs marchandises, il faut accentuer les exportations en vif, vers les pays où les prix sont les plus attractifs. Si les approvisionnements dans les abattoirs se raréfient, inévitablement, la concurrence, au niveau de la distribution, va diminuer. Il n’y a pas d’autres solutions, pour éviter ce type de situation, surtout lorsque leurs homologues étrangers transforment une matière première plus chère.
En cette fin de semaine les producteurs français vont se retrouver une nouvelle fois en queue de peloton loin derrière les leaders habituels. Au 2/3 de l’année, le prix de vente réel cumulé de nos principaux concurrents (Espagne, Allemagne) est supérieur au nôtre d’environ 5%. Ce que les éleveurs ne gagnent pas dans les moments propices manquera énormément dans les périodes difficiles.
L’équilibre futur des revenus entre les producteurs des différents bassins de production dépendra en premier, du prix de vente pratiqué, car tous les autres éléments qui composent le prix de revient tendront à se niveler.
Que ce soit au niveau du potentiel génétique, des matériaux de construction, des équipements ou du matériel d’élevage, la libre circulation des produits dans toute l’Europe, entraînera un nivellement des coûts moyens d’amortissement en élevage. Certes l’Espagne, et maintenant les nouveaux pays membres profitent actuellement de prix à la construction très inférieurs aux nôtres, mais ces récents investissements se traduiront par des charges de remboursement supérieures par rapport aux installations plus anciennes. L’Espagne est très compétitive au niveau des charges fixes, mais les charges variables liées à l’alimentation sont relativement élevées. Les prix de tous les autres composants sont d’avantage liés à l’organisation et à l’état sanitaire des élevages qu’aux différents coûts unitaires. Ils peuvent varier considérablement d’un élevage à un autre. Les prix des matières premières, de l’énergie, et même de la main d’œuvre qui ne représentent que 10 à 15% du produit final, tendront à se niveler dans les années à venir dans les différents bassins de production.
Hilaire Herbert
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