30 Janvier 2009
On n'y arrive pas, on n'y arrive pas
On commence l'année avec des symptômes évidents de faiblesse, les retards accumulés dans les élevages à cause des fêtes de fin d'année se sont fait sentir par des poids moyens très élevés; l'abattoir sacrifie à cadence élevée mais il reste encore des retards.
Les marchés sont apathiques avec une grande atonie de la consommation. La crise financière frappe de toutes parts et les paiements sont la principale préoccupation - et la seule - de tous les opérateurs.
La réduction des coûts due à la baisse des matières premières et de l'énergie ne s'est pas encore répercutée sur la production, ce qui fait que la souffrance (comprenez les pertes) se poursuit. Les réductions du cheptel européen no se font pas sentir (ou n'ont pas eu lieu ou sont peu significatives) et nous craignons beaucoup que la mollesse du marché persiste jusqu'à ce que des réductions très conséquentes de l'offre se produisent. Nous ne voyons pas d'autre issue.
Les morceaux nobles (essentiellement longes et jambons) se vendent à des prix dont le rapport avec le prix des carcasses battent tous les records négatifs des 20 ou 30 dernières années et, même dans ces conditions, les opérateurs ne se bousculent pas à acheter pour ne pas vendre (comme le chat qui se mord la queue : l'incertitude de la situation économique stimule la prudence dans le camp des acheteurs et entraîne les abattoirs à baisser les prix pour animer la vente).
Au niveau de l'Europe, la situation est semblable, la consommation ne se remarque pas par son ampleur et l'offre d'animaux est généreuse et trop abondante.
De toute façon, en essayant de "saucer l'assiette" pour épuiser les dernières poussières d'optimisme, on pourrait réfléchir sur ce qui suit (toujours à condition qu'il n'arrive pas un fait exceptionnel inattendu qui vienne bouleverser tout le scénario) :
- Il y a un consensus
entre les abattoirs espagnols pour que le prix ne baisse pas plus. |
Il ne reste qu'à résister, résister et encore résister.
L'espoir est ce qui se perd en dernier.
Guillem Burset |
Pôle Économie IFIP