Mai 2007: période d'attente avant la bataille de l'été
Le mois qui se termine nous a démontré que les marchés nationaux européens peuvent, dans des circonstances déterminées continuer à fonctionner comme des compartiments étanches. L'Allemagne, le Danemark et la Belgique n'ont pas modifié leurs cours durant tout le mois; en Italie c'est pratiquement le même (le mois se termine en recul de trois centimes par rapport au début) et seules la France et l'Espagne ont résolument augmenté leurs cours dans la dernière quinzaine.
En France, la carcasse a gagné 12 centimes/kg dans le mois (à la bonne heure car son prix était très inférieur au prix espagnol); sur notre marché, l'augmentation de la carcasse a été de 7 centimes sur le mois.
L'été approche et, comme toujours, on observera des pointes de consommation sur certains produits. La tradition veut que, durant cette période, on essaye de mettre toute la viande sur la rôtissoire pour relever le cours espagnol.
Le panorama est très incertain: il continue à y avoir d'énormes stocks de viande à usage industriel (= qui ne sont pas pour une consommation alimentaire directe) et certains de nos partenaires européens font face à de grandes difficultés pour maintenir leurs traditionnels quotas d'exportation vers des marchés extérieurs tels que le Japon ou la Corée.
La moyenne des abattages en Allemagne de Janvier à ce jour fait apparaître une projection (officielle) de plus d'un supplément d'un million d'animaux abattus fin 2007 par rapport à 2006. Il est bien connu que les abattoirs allemands défendent très bien sur leur territoire certains produits phares sans que nous puissions en dire de même du reste des produits.
Le scénario espagnol à fin Mai est bien connu car réitéré: on aperçoit au lointain l'été et ses pointes de consommation (tourisme, barbecues...).... pour peu que les températures augmentent l'offre se retirera, les abattoirs continuent, à ce jour, à un bon rythme....Dans l'esprit de l'éleveur, on voit bien une hausse consistante...le plus haut possible.
Les abattoirs ne sont pas du tout optimistes: à leurs difficultés de placer les stocks générés au début de l'année (le moment le plus favorable arrive en fait) s'ajoute la difficulté d'un marché quotidien qui se montre lourd et pas du tout prêt à "tirer la charrue".
Nous pensons que le prix actuel est très ferme mais que toute tentative d'"éclosion" haussière se verra contrecarrée par une opposition très ferme de l'abattoir, n'excluant pas des réductions d'abattages comme nous en avons connu au cours d'exercices antérieurs.
Nous verrons jusqu'où arrive cette vague de prix raisonnables...
Celui qui ne sait rien ne doute de rien.
Guillem Burset |