Flambée des cours européens
En août, la demande sur les différents marchés européens a fortement progressé : retour d’une météo favorable aux grillades, redémarrage de l’activité de transformation en Allemagne notamment, exportations en hausse, tant intra-européennes (vers l’Est, et la Pologne en particulier) que vers les pays tiers (Chine, Japon…). Dans le même temps, l’offre en porcs charcutiers à nettement reculé ; cette baisse s’explique par le retard de croissance généré par les températures caniculaires subies par l’Europe, mais son amplitude est aussi amplifiée par le niveau très élevé des abattages durant la même période en 2011. Ce déséquilibre du marché du porc a généré une flambée des cours partout en Europe.
Début septembre, un plafond semble atteint en Allemagne ; l’offre, tout en restant encore inférieure au niveau de l’an passé, progresse à nouveau alors que la demande ralentit. Sur le marché national, les prix élevés freinent le commerce des pièces en le réduisant au strict minimum. A l’export, les volumes à destination de la Chine notamment ralentissent également.
En France, comme en Espagne, le beau temps a perduré et les abattages restent inférieurs aux besoins. Début septembre marque le début de deux semaines de promotion sur le marché du porc français, ce qui a stimulé la demande et maintenu la hausse des cours.
Début septembre, le prix perçu par les éleveurs de porcs français (estimation Ifip) atteint 1,88 €/kg, légèrement au-delà des valeurs allemandes et espagnoles, alors que les prix danois et néerlandais se situent à 1,77 €/kg, du jamais vu en cette période de l’année depuis 2001.
Des remous sur le marché mondial
Le prix du porc américain poursuit la baisse entamée durant le mois de juillet, sous l’effet d’une offre plus importante que prévu et d’une demande intérieure morose. Il reste cependant élevé, au même niveau qu’en 2011. Au Brésil, le prix du porc (Rio Grande) progresse sous l’impulsion des aides gouvernementales, débloquées face à la difficile situation des éleveurs de porcs brésiliens.
Le taux de change du dollar reste favorable à l’euro, mais début septembre, la bonne demande de l’Asie se tasse un peu, avec notamment la reprise du stockage par le gouvernement chinois pour faire remonter les cours nationaux.
Les effets de la sécheresse aux Etats-Unis
La sécheresse qui a fortement impacté les prévisions de récoltes américaines, combinée à une situation mondiale déjà tendue, a entraîné durant l’été une flambée mondiale des cours des matières premières. En juillet, puis en août, l’USDA a révisé ses prévisions de production de porc pour 2013 à la baisse, bien que les effets soient modérés sur la fin d’année 2012. En Europe, rien n’est encore perceptible mais une nouvelle hausse du prix de l’aliment dans les mois à venir est à prévoir.
En Europe, les marchés intérieurs entrent dans une phase saisonnièrement plus calme. Cependant, les perspectives d’exportation sont plus optimistes, avec un niveau qui pourrait rester soutenu pour les semaines à venir. Dans ce contexte, une baisse même minime de l’offre en porcs charcutiers maintiendrait les cours européens à un niveau élevé.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie de l’IFIP