Un marché de fin d’année morose
A nouveau le marché européen du porc connait des évolutions contrastées selon les pays. Globalement cependant, l’offre en porcs charcutiers en cette première quinzaine de décembre suffit amplement aux besoins nationaux.
En France, cette faiblesse de la demande s’est traduite par une poursuite de la baisse des cours jusqu’à la mi-décembre où ceux-ci se sont stabilisés, juste au-dessus de 1,55 €/kg. Les prix espagnols ont également reculé, mais dans une moindre mesure, sous l’effet notamment d’un jour d’abattage en moins.
En Allemagne et aux Pays-Bas, le prix du porc s’est stabilisé sous l’effet d’une meilleure demande des abattoirs et des transformateurs. Mais l’offre s’est révélée sensiblement supérieure à la demande à la mi-décembre et les groupements d’éleveurs n’ont pu s’opposer à une nette baisse des cours à la mi-décembre.
La hausse du cours danois fin novembre a été partiellement effacée par la baisse consentie début décembre. Le prix perçu danois (estimation Ifip) reste toutefois largement supérieur aux autres principaux bassins, à 1,77 €/kg. Il s’agit pour les deux principales coopératives du pays de conserver un maximum de porcs charcutiers sur le territoire afin de satisfaire à la demande nationale pour les fêtes.
Un marché mondial mouvementé
Aux Etats-Unis, le prix du porc repart à la hausse et se rapproche de son niveau de 2011. Il a été dopé par une amélioration de la valorisation de la carcasse et des besoins de l’aval en prévision des fêtes.
Au Brésil, le prix du porc (en réal) continue d’augmenter, sous l’effet de la demande saisonnière mais aussi d’importantes commandes à l’export. L’offre reste limitée. Cependant, l’affaiblissement du réal face à l’euro et au dollar masque cette hausse et permet aux exportations brésiliennes de rester compétitives sur le marché mondial.
Cependant, des remous se font sentir sur le marché, notamment à destination de la Russie. Les intempéries qui secouent actuellement le pays perturbent les approvisionnements. de plus, le gouvernement russe impose à présent aux importations d’être garantie sans ractopamine, un facteur de croissance fréquemment utilisé aux Etats-Unis et au Canada. Cela représente une opportunité pour l’Europe, alors que les expéditions européennes vers la Russie sont actuellement moroses. Le Brésil a déjà mis en place une filière certifiée, afin de se maintenir sur le marché, qui vient à peine d’être rouvert aux trois principales zones de production.
Actuellement, les demandes nationales saisonnières sont satisfaites par les abattages du moment et sans l’export pour donner un coup de fouet à la demande, il y a peu de probabilité de voir une hausse des cours en cette fin d’année 2012.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie de l’IFIP