Calme plat en Europe
Durant le mois d’avril, les cours du porc sont restés stables, au niveau atteint en début de mois. Cela s’est traduit par une hausse en moyenne mensuelle des prix perçus par les éleveurs en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark. En Espagne, il n’a pas bougé alors que la forte baisse enregistrée durant le mois de mars en France s’est traduite par un recul de près de 5% du prix moyen mensuel.
Fin avril, le prix perçu français (estimation Ifip) se situe à 1,49 €/kg, le plus bas parmi les principaux bassins de production, une position à nouveau favorable aux échanges intracommunautaire. Au sommet, le prix allemand est à 1,65 €/kg.
Offre et demande toujours à l’équilibre
Le marché européen est globalement à l’équilibre. Les abattages de porcs allemands et danois sont toujours en nette baisse, alors qu’ils progressent légèrement aux Pays-Bas, sous l’effet d’une moindre exportation en vif à destination de l’Allemande. L’offre poursuit son recul en France.
La demande des abatteurs a été moindre dans la période précédent Pâques ; les semaines suivantes, le surplus généré par une semaine d’abattage en moins a été rapidement récupéré. Cependant, la consommation a été pénalisée par les conditions météorologiques défavorables qui ont frappée l’Europe en avril, à la différence de 2011 où elles avaient permis un début anticipé de la saison des grillades. En Espagne, la bonne demande des abatteurs orientés vers l’export permet d’équilibrer le marché.
Des échanges mondiaux vitaux
Aux Etats-Unis, le prix du porc remonte légèrement après une forte baisse enregistrée en mars. Les premiers résultats des exportations américaines montrent des signes d’essoufflement vers la Chine notamment, où les volumes sont bien moindres que ceux du 4ème trimestre.
Des incertitudes viennent également perturber les flux mondiaux vers la Corée du Sud, avec la restriction à 20 000 tonnes des importations libres de droit (jusqu’au 30 juin 2012).
Les cours sont bas au Brésil et les producteurs doivent faire face en parallèle à des coûts de revient élevés.
Aux Etats-Unis, comme dans l’UE 27 ou au Brésil, les exportations à destinations de pays tiers seront vitales pour soutenir des marchés intérieurs moroses, confrontés à des consommations souvent déclinantes.
La plupart des marchés européens semblent retenir leur souffle ; alors que l’offre en porcs charcutiers est en baisse, la demande intérieure n’a pas encore redémarrée. En mai, avec le retour des beaux jours, la saison des grillades devrait commencer et entraîner une hausse des cours. Mais quelle sera la réaction de l’aval de la filière, déjà soumise à un prix du porc élevé ?
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie de l’IFIP