Statu quo au Sud, de nouvelles baisses au Nord
En ce début d’année 2013, les cours sont restés stables au niveau atteint fin 2012 en France et en Espagne. Cependant, le marché français donne des signes de faiblesse en fin de semaine 3, avec deux baisses consécutives du prix au Cadran (-4 ct d’euros).
Au Danemark, le ralentissement des exportations a entraîné une poursuite de la baisse des cours enclenchée en décembre. Sur le marché allemand, le prix recule lors de la 2nde semaine de janvier, suivi une semaine plus tard par le prix néerlandais.
Comme chaque année, le marché européen souffre principalement d’un excédent temporaire d’offre durant les premières semaines de l’année, nécessaire pour résorber les retards d’enlèvement accumulés entre le 25 décembre et jusqu’au 6 janvier dans certains pays (comme l’Espagne). A cela s’ajoute le lent redémarrage de l’activité de transformation en Allemagne. Les promotions de début d’année sont actuellement en cours et suscitent une plus forte demande de l’aval, bien qu’à des prix souvent sous le coût de production des abatteurs.
Les exportations, notamment vers les pays tiers, tournent au ralenti. Les premiers signes de reprise se font cependant jour, notamment des poitrines à destination de la Corée du Sud.
Des prix élevés aux Etats-Unis et au Brésil
Aux Etats-Unis, le prix Iowa démarre l’année sur au même niveau élevé que 2012, malgré l’évolution en dents de scie de la valorisation des pièces. La valeur globale de la carcasse progresse cependant en moyenne hebdomadaire. Elle est tirée par une bonne demande en longe et une offre réduite par rapport aux attentes des abatteurs. A plus long terme, il est intéressant de noter que la viande porc bénéfice d’un prix plus attractif pour le consommateur que le bœuf et même que la volaille.
Suite à la publication de la dernière enquête de cheptel américaine en décembre, les prévisions de prix du porc ont été revues à la hausse par analystes de l’Iowa State University. L’année 2013 risque cependant d’être difficile pour les éleveurs, au vu du niveau de prix de l’aliment et des menaces de sécheresse. Les experts américains invitent donc les producteurs de porcs à se protéger au plus vite sur les marchés à termes.
Au Brésil, les cours sont restés très élevés. Après des mois très difficiles, la situation économique des éleveurs de porcs s’améliore enfin. Combinée avec une amélioration des performances techniques, la production porcine pour 2013 s’annonce en hausse. Actuellement, l’offre reste insuffisante pour couvrir les besoins accrus des exportations brésiliennes. La consommation intérieure reste stable.
Dans les semaines à venir, les effets des promotions combinés au redémarrage des exportations pays tiers devraient doper la demande européenne. Face à une offre en porcs charcutiers prévue en nette baisse par rapport à 2012, cette situation devrait engendrer une hausse des cours en Europe. Sous réserve que les épisodes neigeux qui sévissent actuellement ne viennent pas trop perturber les approvisionnements.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie de l’IFIP