Arrêt brutal de la hausse des cours
Après une hausse importante en mars et en avril, les prix du porc sont montés début mai à leur niveau de juin 2008. Mi-mai cependant, le cours a baissé nettement en Allemagne, suivi par les autres marchés européens. Les causes relèvent à la fois de l’offre et de la demande.
Un déséquilibre entre offre et demande
Les pièces congelées lors de l’opération de stockage privé de début d’année (crise de la dioxine allemande) commencent à revenir sur le marché. Bien que contractuellement destinées aux pays tiers, elles perturbent l’équilibre actuel de l’offre et de la demande, engorgeant l’exportation et pesant donc indirectement sur les marchés nationaux.
A cela s’ajoute un volume d’abattage toujours élevé dans le nord de l’Europe, en Allemagne en particulier.
Face à cette offre importante en porcs charcutiers, la demande, inhabituellement vigoureuse pendant le mois d’avril, est à présent bien plus terne en Allemagne. Les prix des pièces stagnent ou diminuent. Afin de fluidifier le marché, les opérateurs ont donc imposé une première baisse de 8 centimes à la mi-mai, suivie d’un second recul de 4 centimes la semaine suivante.
Cet effondrement de 12 centimes du cours allemand a pesé sur les autres marchés ; la baisse a été presqu’entièrement répercutée sur le prix néerlandais. En France, le cours du porc a également reculé, bien que dans une moindre mesure. En Espagne et au Danemark, moins touchés, le prix s’est à nouveau stabilisé, après avoir gagné quelques centimes début mai.
Une exportation qui reste vigoureuse
Les exportations de l’Union européenne continuent à bien se porter (débouchés réguliers et stables), un dynamisme qui devrait perdurer tout au long de l’année.
Aux Etats-Unis, la situation est similaire à celle des principaux bassins européens. Le prix du porc a connu une petite baisse début mai, après une forte hausse en avril. Le marché des pièces s’y est fortement dégradé, la météo maussade des dernières semaines a retardé la saison des grillades. Confrontés à des marges devenues négatives, les abattoirs américains ont fait pression sur les cours.
D’ici la fin mai, le prix du porc devrait se stabiliser eu Europe, même si une petite baisse n’est pas complètement à exclure. Puis, la baisse de l’offre et de la hausse de la demande saisonnière devraient relancer la hausse des cours du porc au mois de juin. La vigueur de la consommation estivale dépendra des conditions météorologiques mais aussi du pouvoir d’achat des européens. Par ailleurs, la répercussion dans les élevages de la crise du coût de l’aliment sur le niveau de l’offre pourrait commencer à se faire sentir dès cet été et plus encore à l’automne.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Le 24 Mai 2011
Pôle Économie IFIP
Pôle Économie de l'IFIP