Evolution contrastée des cours européens
En Espagne et au Danemark, le prix du porc est resté stable, au niveau début juin. A la mi-juillet, ils sont les plus hauts enregistrés dans les principaux bassins de production, à respectivement 1,71 €/kg et 1,66 €/kg. L’offre espagnole est réduite, avec un poids carcasse en chute libre, qui a atteint un minimum absolu pour la saison. Cependant, une consommation intérieure morose maintient le marché à l’équilibre, à un niveau de prix record pour la saison. Au Danemark, la situation est similaire : l’offre est en baisse, avec un recul de plus de 6% des abattages au premier semestre et une progression de 12% des exportations en vif (porcelets de 15 à 50 kg surtout) et la demande modérée.
En Allemagne, la tendance baissière des cours depuis plusieurs semaines inquiète le reste de l’Europe. Cependant, le niveau de prix reste très élevé par rapport aux années passées, avec un prix perçu moyen cumulé sur un semestre en hausse de près de 11% par rapport à 2011. Un recul des cotations en juin et /ou juillet n’est pas inhabituel pour la saison, traduisant une moindre demande liée au départ des vacanciers et renforcée cette année par les mauvaises conditions météorologiques, qui pénalisent la consommation de grillades La baisse du prix permet également à l’Allemagne de se démarquer de ses voisins européens et relancer ses exportations. Mi juillet, le marché est à l’équilibre.
La situation au Pays-Bas est très similaire, le marché néerlandais étant fortement lié à celui de son voisin allemand.
En France, après deux mois de progression du prix du porc, son évolution devient plus heurtée. L’offre est légèrement inférieure à 2011, alors que la demande fluctue d’une semaine à l’autre. Une météo plus favorable que dans le nord de l’Europe a entraîné des hausses des cours, contrecarrées par l’immobilisme ou la baisse du prix allemand.
Situation tendue aux États-Unis
Le prix du porc aux Etats-Unis s’est stabilisé au niveau atteint ; l’offre est saisonnièrement réduite mais la valorisation des pièces recule fortement, générant une marge négative pour les abatteurs. Une baisse n’est pas inhabituelle à la mi-juillet et la canicule qui écrase une bonne partie du pays limite la consommation de viande, les grillades en particulier. Le marché est incertain, face aux très mauvaises perspectives de récolte (maïs notamment), mais l’USDA reste sur ses prévisions et maintient une hausse de plus de 2% de la production en 2012 et de 1,6% pour 2013.
La poursuite du recul de l’euro face au dollar place le prix du porc américain (Iowa) au-delà de la valeur moyenne européenne. Cependant, les mois d’été ne sont pas les plus propices aux échanges. Les exportations (en valeurs surtout) ralentissent vers l’Asie.
En Corée du Sud, les 50 000 tonnes de poitrine libres de droit bloquées au 1er semestre ont été autorisée sur la seconde moitié de l’année, afin de stabiliser les prix à la consommation. En Chine, le gouvernement est intervenu (stockage) afin de provoquer une hausse des prix sur le marché intérieur après de fortes baisses.
Dans les semaines à venir, une amélioration de la météo dans le nord de l’Europe devrait arrêter la baisse des cours observées en Allemagne et aux Pays-Bas, voire faire légèrement remonter les prix, dans un contexte d’offre en baisse. En France, en l’absence de modification majeure de la situation européenne, le cours du porc devrait se maintenir au niveau atteint.
Notre analyse complète dans Baromètre Porc, la revue économique de l'IFIP.
Pôle Économie de l’IFIP