Cette stabilisation du cours a lieu en Allemagne dans un contexte d’offres en légère reprise dans certaines régions tandis que le secteur de la viande avait appelé de tous ses voeux cette trêve puisque l’évolution des prix des pièces n’a pas progressé au même rythme que celle du prix du porc. Sur le marché intérieur, la demande est encore assez calme et le commerce extérieur est toujours perturbé par l’épidémie de Coronavirus qui se propage un peu partout dans le monde. En Chine, même si les affaires reprennent lentement, de nombreux containers attendent toujours d’être déchargés et en Europe, la viande doit être stockée faute de pouvoir être chargée sur les bateaux.
En Belgique, le marché est sous tension car si la demande de porcs vivants est bonne, les industriels de la viande doivent rivaliser de plus en plus avec d’autres viandes européennes qui refluent sur le marché européen faute de pouvoir être exportées vers l’Asie.
En Autriche, le niveau de l’offre est inférieur à la demande mais l’épidémie de Coronavirus impacte plus ou moins certains secteurs de la viande orientés vers l’exportation et la demande intérieure manque encore d’essor.
La situation en Espagne reflète également la contradiction entre le marché du porc vivant et celui de la viande. Le manque de porcs et la nécessité pour les abattoirs de faire tourner leurs outils créent une tension à l’approvisionnement et provoquent une nouvelle hausse du prix du kilo vif de 1,8 cent. Cependant, comme dans le nord de l’Europe, les répercussions sur le marché de la viande sont plus difficiles à être mise en oeuvre tandis que le secteur de la grande distribution refuse de négocier des hausses de tarifs. De même, l’Espagne, premier exportateur européen de produits porcins, rencontre les mêmes difficultés de logistique que ses homologues du nord de l’Europe, avec des containers bloqués en Asie.
En Italie, la demande est bonne face à une offre adaptée, ce qui se traduit par une relative stabilité du cours. Les nouvelles mesures de confinement préconisées dans le nord de l’Italie devraient perturber fortement l’économie italienne et ralentir les échanges avec l’extérieur.
Aux Etats-Unis, le risque d'une pandémie de coronavirus a eu un impact important sur les récents marchés provoquant la volatilité des prix qui devrait rester élevée dans un avenir proche. Les craintes concernant la demande surviennent à un moment où les approvisionnements américains en protéines de viande atteignent des niveaux record pour cette période de l'année. En Chine, le prix moyen du porc a baissé la dernière semaine de février dans un contexte d’un ralentissement global de la consommation.
MPB : + 0,2 cent lundi ; + 1,7 cent jeudi
En France, le prix du porc a poursuivi sa lente progression avec 1,9 centime de plus dans la semaine pour un prix moyen qui s’établit ainsi à 1,550 euro. Les ventes restent toujours laborieuses avec de nombreux porcs sans enchère, mis en invendus par les groupements vendeurs. C’est ainsi que près de 10% des porcs présentés dans la semaine ont été refusés aux abattoirs, faute d’enchère ou enchère insuffisante. L’activité sur la zone Uniporc Ouest de la semaine passée s’est élevée à 372 946 porcs et inclut en partie les retards de l’abattoir en travaux la semaine précédente (9 000 porcs environ). Les poids moyens se sont rapprochés des 96 kilos après une baisse de 207 g et se situent, pour la 4ème semaine consécutive, sous les niveaux de 2019.
Après 10 semaines d’activité, les abattages sont en recul de 0,53 %, soit une diminution de 20 000 porcs comparée à la même période 2019.